Voilà un Ben Affleck movie que l’on n’attendait pas, mais que l’on aurait tort d’ignorer : avec le corps taillé pour Batman et son œil toujours hagard, Mr. Wolff est l’un de ses meilleurs rôles.
Sorti en 2016 au cinéma, Mr. Wolff avait conquis Première. Avis aux couche-tard, il reviendra ce soir à la télévision, à partir de 23h25 sur France 3.
Un homme surdoué qui mène une double vie aussi ennuyeuse le jour que hors norme la nuit et cache un stock d’armes délirant dans une caravane au fond d’un garage : Mr. Wolff ressemble au parent pauvre de Batman. Mais le film de Gavin O’Connor exploite si bien leurs caractéristiques communes que le justicier de Gotham semble n’avoir été qu’un échauffement pour ce rôle de comptable autiste, dont l’intelligence analytique n’a d’égal que la puissance animale meurtrière.
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Filmé par un cinéaste qui faisait déjà du physique musculeux de ses acteurs (Tom Hardy et Joel Edgerton) le sujet principal de Warrior, le corps de Ben Affleck n’a jamais été aussi impressionnant ni aussi bien mis en valeur que dans ce petit thriller d’action, jusqu’à devenir un objet de fascination. En plus de ses entraînements Batman, Affleck s’est initié à un art martial très particulier pour ce film qui ne déchaîne sa violence qu’avec une grande précision chorégraphique : le Penjtak Silat, notamment pratiqué dans The Raid.
Cela pourrait sembler paradoxal puisque la spécificité de ce personnage est avant tout cérébrale – Wolff est atteint d’une forme d’autisme qui en fait un inadapté social mais surtout un surdoué, un génie des mathématiques devenu expert-comptable star de diverses organisations criminelles (c’est là que son sur-entraînement devient utile). Mais là encore, Mr. Wolff semble avoir été taillé sur mesure pour le jeu minimaliste d’Affleck, dont l’œil morne qu’il trimballe dans la quasi-totalité de sa filmographie prend ici une autre dimension, un véritable élément d’acting non dénué d’une certaine grâce. Qu’il exécute un ennemi, en défonce un autre aux arts martiaux, repeigne les vitres de formules mathématiques ou lutte contre sa nature pour nouer timidement une relation amoureuse, son mélange de brutalité et d’impassibilité fait merveille.
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