Pas une fausse note pour Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin dans En Fanfare [bande-annonce]
Diaphana Distribution

Après avoir été présenté au Festival de Cannes, le film a été projeté au Festival d’Angoulême.

Cette année, le Festival de Cannes a déroulé le tapis rouge à l’Harmonie Municipale des Mineurs de Lallaing (Nord) à l’occasion de la projection d’En Fanfare, sélectionné dans la catégorie Cannes Première, dans lequel les musiciens jouent leur propre rôle. A l’issue de la séance, ces derniers se sont même rendus sur scène pour interpréter un morceau de Charles Aznavour. Voilà ce qui arrive lorsque l’on fait rimer septième art et musique.

Huit ans après son premier long-métrage, Cessez-le-feu, et quatre ans après Un Triomphe, également présenté sur la Croisette, Emmanuel Courcol revient avec une troisième production oscillant entre film social et comédie : En Fanfare.

D’un côté, on retrouve Thibaut, interprété par Benjamin Lavernhe de la Comédie Française (Le Sens de la fête, Le Discours, L’Abbé Pierre : Une vie de combats), est un chef d’orchestre de renommée internationale. De l’autre, Jimmy, incarné par Pierre Lottin – dont la carrière ne se résume plus à être uniquement Wilfried Tuche et qui a déjà collaboré avec le cinéaste sur son précédent long-métrage – un employé de cantine scolaire et joueur de trombone dans une fanfare du Nord de la France. A priori, tous les séparent, mais deux choses les unissent : la musique et le sang. Car oui, les deux hommes sont en réalité des frères qui ont été séparés à la naissance et adoptés par deux familles distinctes, l’une bourgeoise et l’autre classe moyenne.


 

Atteint d’une leucémie, le chef d’orchestre demande à celle qui croit alors être sa sœur un don de moelle. Impossible, car les deux sont incompatibles. En face de lui, celui qui s’avère être en réalité son frère et qui ne répond que par une série de jurons. Une situation cocasse qui souligne tout l’aspect comique du film.

Mais il ne faut surtout pas se méprendre. Derrière les sourires se cache un drame émouvant où la musique est au cœur de la vie et du sens qu’on lui donne – un moyen de réparer l’injustice du destin et de s’échapper du milieu modeste où l’on se trouve.

En Fanfare est né d’un passage à Tourcoing durant lequel Emmanuel Courcol a fait la rencontre d’une fanfare et une troupe de majorettes :

"Personne ne savait lire la musique, pas même le chef. Tout le répertoire de la fanfare était constitué de morceaux qu’il adaptait à l’oreille. Il décomposait les parties par pupitre, et les autres reproduisaient ce qu’ils avaient entendu. Après la répétition, nous sommes allés boire tous ensemble un verre chez lui et en voyant ces gens de tout âge si chaleureusement réunis je pouvais réaliser l’importance de la musique et de la fanfare comme lien social et affectif : c’est une famille et un mode vie, un remède à l’isolement, à l’omniprésence des écrans et à notre monde dématérialisé."

Le film a été présenté vendredi au Festival du Film Francophone à Angoulême dans une séance ciné-concert, et sortira en salle le 27 novembre prochain.