Le jeu vidéo dédié au Tisseur affine le concept et renoue avec des obsessions très proches des films de Sam Raimi.
Après un premier volet en 2018 et une sorte de spin-off deux ans plus tard consacré à Miles Morales, Marvel’s Spider-Man 2 débarquera sur PlayStation 5 - uniquement - le 20 octobre prochain. Durant deux bonnes heures, dans la chaleur londonienne de ce mois de septembre, nous avons pu prendre en main le jeu développé par Insomniac Games. Une première approche très positive : sans révolutionner les fondamentaux de la franchise, le jeu affine un concept qui a déjà fait ses preuves. Tout est plus fluide, plus beau, plus rythmé. Plus fun aussi. Les combats gagnent en souplesse et en cohérence, et il faudra désormais gérer des contre-attaques avec un timing relativement précis, alors que dix bad guys vont tombent dessus à bras raccourcis. Les nouveaux gadgets à disposition des Spider-Men (« bras » multiples quand Peter a le costume du symbiote, Filin de toile, Frappe-éclair, Éclair en chaîne…) apportent beaucoup à la variété des bastons et au sentiment de toute-puissance du joueur. Par ailleurs, le nouvel arbre de compétences individuel (ainsi qu'un autre partagé entre Peter et Miles) permettra bien entendu de faire évoluer ses skills au fil de l’aventure.
Difficile d’évaluer la variété des missions secondaires (le gros point noir des deux premiers jeux) sur notre session de test réduite, mais les développeurs semblent avoir fait en sorte de titiller les complétistes avec de nouvelles quêtes à accomplir. La map a elle aussi évolué, puisque Brooklyn et le Queens s’ajoutent à Manhattan pour agrandir le terrain de jeu. Grosse nouveauté, l’arrivée des Delta-toiles, des wingsuits qui permettent de se compenser la lenteur des balancements à la toile, et de déplacer beaucoup plus rapidement dans la ville (surtout quand des tunnels d’air, placés à plusieurs endroits stratégiques de la carte, augmentent encore la vitesse). Un soulagement manette en main.
Élan sixties
Côté scénario, Marvel’s Spider-Man 2 fait le choix d’une simplicité apparente et d’un retour aux sources du héros. Pas question de courir après le multivers, contrairement aux nombreuses adaptations de Spider-Man sur grand écran ces derniers temps. « La base, c’est d’oublier tout ce qui s’est fait sur Spidey pour tenter de trouver notre propre vision », nous explique Jon Paquette, « narrative director » (pour le dire vite : scénariste en chef) du studio Insomniac Games. « Même si j’avoue qu’on a interrogé les créateurs des films Spider-Verse, on avait plein de questions très geeks à leur poser ! Mais si nous avons évidemment en commun l’objectif de mettre au point la meilleure histoire de Spider-Man possible, à la fin, chacun le fait à sa sauce. » On lui oppose que Marvel’s Spider-Man 2 renoue avec un élan sixties, une narration qui tend vers l’épure, et donc des obsessions très proches des films de Sam Raimi (galère de thunes, quête d’identité, enjeux circonscrits à New York, grand pouvoir et grandes responsabilités). Des affinités qui se retrouvent jusque dans la mise en scène (séquences d’action iconiques et maîtrise absolue du rythme).
Et si Peter Parker et Miles Morales opèrent ici en duo - il est possible à certains moments de passer de l’un à l’autre des protagonistes en une seconde - dans un New York quasi photoréaliste, ils s’opposent à des méchants comme Kraven le chasseur et le Lézard, avec le symbiote et Venom en embuscade. Le genre de personnages old school sur lesquels le réalisateur d’Evil Dead n’aurait pas craché. « Hypothèse marrante, j’aime bien l’idée qu’on soit ses héritiers ! Sauf que ce n’est pas forcément conscient », confie Paquette. « À mon sens, ce qui fait une bonne histoire de Spidey, c’est que si Spider-Man gagne, alors Peter Parker doit perdre. Et si Peter gagne, c’est l’inverse. Sam Raimi avait parfaitement intégré ce conflit incessant : c’est un héros forcément perdant, quoi qu’il fasse. Et je pense que c’est là-dessus qu’on se rejoint. »
Marvel’s Spider-Man 2 sortira le 20 octobre, uniquement sur PlayStation 5.
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