En 2006, pour un numéro anniversaire du magazine Time, le réalisateur des Affranchis exprimait toute son admiration pour l’auteur des Quatre Cents Coups.
En 2006, pour fêter les soixante ans de son édition européenne, le célèbre magazine américain Time demande à des personnalités d’écrire un texte sur l’un de leurs héros. Martin Scorsese choisit François Truffaut. Il commence son éloge par une citation tirée du film Tirez sur le pianiste : "Les femmes sont pures, délicates, fragiles. Les femmes sont merveilleuses, les femmes sont suprêmes." Dans la bouche de François Truffaut, s’autorise Scorsese, le mot "femme" pourrait être remplacé par "cinéma" tant la passion transparaît par tous les pores des images de l’auteur des Quatre Cents Coups. Marty explique : "chacun de ses cadres était une auscultation de l’amour."
Portrait de François TruffautIl décrit également la puissance du cinéma européen dans les années cinquante et soixante, son rayonnement et surtout l’influence qu’il a eu sur toute une génération qui allait changer à leur tour la face du septième art, créant leur Nouvelle Vague à eux : le Nouvel Hollywood. Lui, donc, et tous les autres : Francis Ford Coppola, Steven Spielberg, Brian de Palma…
Truffaut occupe une place à part. C’est un maître aussi intimidant qu’accessible, tant sa volonté d’être compris et aimé allait de pair avec sa façon de raconter une histoire. Pour Scorsese, Truffaut offrait "un monde de tous les possibles, un monde de passion." Un monde où émerge les traces du passé (Scorsese évoque la passion de Truffaut pour Jean Renoir et Alfred Hitchcock) qu’il "conjugue au présent" (Truffaut reste un moderne).
La Peau Douce, le plus beau Truffaut?Les films favoris de son "héros" sont La peau douce et La mariée était en noir, deux films aux allures de thriller où l’influence d’Hitchcock parait la plus prégnante. Scorsese n’en reste pas moins bluffé par la façon dont "il abolit l’espace et le temps au profit d’une étonnante musicalité" dans les premières séquences de Jules et Jim ou encore comment il conclut mélancolique Les Deux Anglaises et le Continent, lorsque le protagoniste incarné par Jean-Pierre Léaud s’exclame : "Mon Dieu, qu’est-ce que j’ai l’air vieux !" Même le mal aimé Farenheit 451 trouve grâce à ses yeux, en particulier son utilisation des plans rapprochés ("j'admets l'avoir copié dans plusieurs des mes films").
Le texte intégral de Scorsese sur Truffaut est disponible - uniquement en anglais - ici
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