Au programme : César, Marius, Fanny, Topaze, Angèle, etc. L'artiste aux multiples talents sera aussi célébré partout en France à partir du 24 juillet.
Académicien, figure du cinéma parlant français, Marcel Pagnol était un monument culturel, un immense artiste à la fois écrivain, dramaturge et cinéaste. Consacré d’abord aux yeux des Parisiens au théâtre avec sa pièce Topaze en 1928, il se tourna vers le septième art d’abord comme scénariste puis comme réalisateur dans les années 30 en adaptant sur grand écran ses pièces suivies d’œuvres d’autres de ses confrères du Sud.
Enfant du pays, Pagnol a su retranscrire les couleurs de la Provence, la chaleur de ses habitants aux accents prononcés jouées par des purs produits du terroir aujourd’hui célèbres, Raimu, Pierre Fresnay et Fernandel, dans une fresque pittoresque où les personnages se retrouvent dans chaque film et qui a depuis forgé l’image que le monde a de cette région : des bars intimistes, des mas, une vision cristallisée du Vieux Port de Marseille...
Achevant sa carrière en littérature en écrivant les romans inspirés de sa vie, La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, Marcel Pagnol est mort en 1974. Il y a tout juste cinquante ans.
Avec le soutien de son petit-fils, Nicolas Pagnol, la Cinémathèque française met à l’honneur le cinéaste du Sud lors d’un cycle intégral et une rétrospective en dix films proposés dans une nouvelle version restaurée. Les spectateurs pourront ainsi (re)découvrir le géant (presque 4h) Manon des Sources, sorti en 1952, l’un de ses derniers longs-métrages dans lequel il fait jouer son épouse de l’époque, Jacqueline Pagnol.
La rétrospective s’ouvrira avec la projection d’Angèle (1934), troisième réalisation de Pagnol et adaptation du roman de Jean Giono. Dans le rôle principal, le cinéaste fait jouer son amante, Orane Demazis interprète de Fanny dans le film éponyme, et pour la première fois, il collabore avec Fernandel. Classique en son genre, l’histoire est celle d’une fille de paysans séduite par une canaille.
Suivra la trilogie marseillaise à laquelle, nous avons consacré un dossier complet dans le dernier numéros de Première Classic.
Tout commence avec Marius (1931), centré sur le personnage du fils, le premier volet de ce triptyque met en scène Marius, joué par Pierre Fresnay, fils du patron du bar de la Marine, César, interprété par Raimu, amoureux de la belle Fanny, vendeuse de coquillages. Adapté de sa pièce de théâtre, Marius est néanmoins réalisé par un autre que son créateur. Mais cela n’a pas empêché le film de connaître un grand succès. C’est le début d’une saga incontournable où l’on retrouve les mêmes personnages évoluant dans un monde qu’on qualifierait désormais de "pagnolesque". Suivront Fanny en 1932 et César sorti en 1936 – dernier volet, mais premier réalisé par Marcel Pagnol lui-même.
Au programme de cette rétrospective également : Jofroi (1933), Regain (1937), Le Schpountz (1938), La femme du boulanger (1938), La fille du puisatier (1940) et Topaze (1950).
Un programme à découvrir du 10 au 21 juillet à la Cinémathèque française, mais aussi dans d'autres salles de cinéma de l'Hexagone, à partir du 24 juillet 2024.
Manon des Sources : Marcel Pagnol vs Claude Berri
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