Terminator - Dark Fate : Tim Miller estime ne pas avoir eu assez de liberté

James Cameron aurait été trop envahissant et le réalisateur aurait perdu la main sur son film.

Promis comme la suite directe de Terminator 2 : Le Jugement dernier, Dark Fate devait ramener la saga dans le "droit chemin" et ignorer tous les autres opus de ces dernières années. Finalement, le long-métrage a eu les pires résultats au box-office pour toute la franchise et la promesse n’aurait pas été tenue, à en croire la critique. Après que le film ait fait le plus mauvais démarrage de toute la série Terminator, son producteur James Cameron dévoilait auprès de CinemaBlend que la salle de montage avait été une véritable zone de guerre, l’opposant à Tim Miller : ce dernier aurait été trop dispersé et Cameron aurait su comment le recadrer pour éviter que le réalisateur "s’approprie un peu trop l’œuvre." Comme le disait le producteur à ce moment-là : "le sang de nos batailles n’a pas fini de sécher sur les murs de la salle de montage."

Et c’est cette fois au tour de Tim Miller de réagir sur le processus de création et s’exprimer sur ces conflits, dans le podcast The Business disponible sur le site KCRW.com. Et ces combats lui ont fait prendre conscience d’une chose : jamais plus il ne travaillera avec James Cameron, ou n’importe quel acteur, réalisateur ou producteur capable d’avoir tout le contrôle créatif d’un projet. "Je suis certain qu’on pourrait écrire tout un livre sur les raisons de l'échec de Dark Fate," affirme le réalisateur. Et la lutte entre les deux cinéastes a commencé dès l’écriture, alors que l’histoire n’en était qu’à ses débuts, en partant des combats jusqu'aux petites lignes de dialogues que le producteur n’appréciait pas alors que le réalisateur les jugeait "poétiques et belles".

Miller n’ayant pas le privilège du final cut, ce sont les producteurs James Camerons et David Ellison qui ont eu le dernier mot. "Je suis toujours officiellement le réalisateur, même si j’ai perdu ce combat. Mais j’ai toujours la sensation d’avoir à me battre, parce que c’est le rôle d’un créateur : lutter pour son film." Et Tim Miller n’en est pas à sa première expérience dans le genre : le cinéaste avait fini par quitter son poste pour Deadpool 2, alors que la star du film Ryan Reynolds se montrait particulièrement envahissant. "C’était devenu clair que Ryan voulait prendre le contrôle de la franchise. Certains réalisateurs peuvent travailler comme ça, pas moi. Ça ne me dérange pas de débattre avec quelqu’un, mais si c'est perdu d'avance, autant ne pas participer. Et je doute qu’il soit possible de négocier pour chaque décision créative, parce qu’il y en a trop à faire. Ryan est le visage de la franchise, c’est de loin la personne la plus importante. Alors s’il décide de prendre le contrôle, rien ne peut l’en empêcher."

Pour autant, le cinéaste ne semble pas éprouver de rancœur envers ses collaborateurs : "Je veux juste éviter de me retrouver encore une fois dans une situation similaire, dans laquelle je n’aurais à nouveau pas le contrôle pour faire ce que j’estime être juste."