Wicked partie 2
Universal

La suite de l’adaptation de la comédie musicale s’impose (pour l’instant) comme LE meilleur blockbuster de l’année.

A quelques exceptions près (Lilo & Stitch, Minecraft…), et en attendant le prochain Avatar, 2025 a été une année assez compliquée pour les blockbusters américains. Et si le meilleur remède à la super hero fatigue et à l’overdose de remake était la bonne vieille comédie musicale ? 

La première partie de Wicked, sortie il y a douze mois, nous avait déjà donné un début de réponse. L’adaptation du célèbre musical de Broadway, inspiré du Magicien d’Oz, avait conquis le public (surtout américain mais aussi mondial), avec son super duo d’actrices (Ariana Grande et Cynthia Erivo) et ses hits imparables ("Defying Gravity" n’est pas sorti de notre tête). Mais encore fallait-il transformer l’essai avec la suite.

Tourné en même temps que le premier film, Wicked : Partie 2 (Wicked : For Good en VO) reprend l’intrigue là où on l’avait laissé. Après avoir découvert l’imposture du magicien, Elphaba (Erivo) est devenue la "Méchante sorcière de l’Ouest", tandis que la Bonne Glinda est adulée par le peuple d’Oz. La propagande de Morrible (Michelle Yeoh) tourne à plein régime, mais Fiyero (Jonathan Bailey), promu capitaine de la garde, doute encore de la culpabilité d'Elphaba…

Wicked partie 2
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Le réalisateur Jon M. Chu reprend les même ingrédients, et le résultat fonctionne peut-être encore mieux sur notre palet désormais acclimaté à cette recette très américaine. Wicked : Partie 2 est un pur spectacle, une master class de production et de scènes musicales, un grand film sur l’amitié, l’amour et la tolérance, mais aussi un divertissement qui n’omet pas de raconter quelque chose. 

Difficile, en effet, de ne pas avoir une parabole de la politique anti-immigration de Donald Trump dans l’arc des animaux, ostracisés et chassés d’Oz par le Magicien. Jeff Goldblum (toujours aussi cabotin) chante même une ode aux fakes news, où il clame fièrement que la "vérité est une opinion", pour ceux qui n’auraient pas compris.

Mais là où la partie 2 surpasse la partie 1, c’est d'abord par son rythme et sa concision (23 minutes de moins au compteur, ça n’est pas rien). Une tradition justement héritée de Broadway, où l’acte 2 est généralement plus court, pour ménager les performers et les spectateurs. 

Wicked partie 2
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Il faut ensuite applaudir l’incorporation du Magicien d’Oz (le film de 1939, pas le personnage) dans l’histoire. Après leur brève apparition dans la première partie, Dorothy et sa bande reviennent en fil rouge. Et Wicked devient à la fois l’origin story de l'Épouvantail, du Lion peureux et de L’Homme de fer-blanc, et un Rashomon surprenant et riche en révélations, qu’on se gardera bien de vous gâcher ici… 

Rassurez-vous, Wicked ne cherche pas pour autant à nous vendre un nouvel univers cinématographique. Jon M. Chu nous offre une vraie résolution, magnifiant l’alchimie entre Ariana Grande et Cynthia Erivo (qui n’est pas qu’une trend sur les réseaux sociaux). De l’entertainment à l'ancienne, qui prouve que l’histoire d’amour entre Broadway et Hollywood, entamée il y a près d’un siècle, a encore de beaux jours devant elle.