David, vendeur dans un magasin de hi-fi du Montana, décide d'accompagner son vieil alcoolo de père en quête d'un hypothétique million de dollars promis par une loterie marketing. Leur voyage va les ramener à Hawthorne, au milieu du Nebraska, leur ville natale, où ils vont retrouver des anciens amis de la famille et connaître quelques mésaventures. Malheureusement, ce qui s'annonçait comme un road trip mélancolique n'est qu'un voyage mou, très attendu, que même le vétéran Bruce Dern, en mode attendu "vieux grognon cabossé", ne parvient pas à sauver ; pas plus que les excellents Will Forte et Bob Odenkirk, venus de la télé comique US comme le Saturday Night Live, totalement sous-exploités. Tandis que j'agoniseMalgré son titre, le film d'Alexander Payne - déjà cinéaste de l'odyssée vioque Monsieur Schmidt avec avec Jack Nicholson - n'est pas un docu sur l'Etat éponyme, encore moins sur l'Amérique profonde post-industrielle ou les villes rendues fantômes par la crise économique. Devant la caméra de Payne, on ne voit que des bars hantés de prolos abrutis à la bière. L'impression de traverser une immense maison de retraite où tout fonctionne au ralenti, où aucun personnage n'existe au-delà de sa caricature. C'était sans doute la caution faux film indépendant du Festival (c'est produit par Paramount Vantage, la division indé du gros studio), impression accentuée par la présence de l'ancien logo de la Paramount et la photo en noir et blanc faussement authentique (coucou au Peter Bogdanovich de La Dernière séance). Une dernière chose : lors d'une scène où David et ses parents se recueillent dans le cimetière du village et évoquent le souvenir des disparus, une tombe porte le nom de Payne, le réalisateur étant originaire du coin. Nebraska est rempli d'une nostalgie maladive, et le retour au pays est bien sinistre.Sylvestre PicardNebraska est présenté en compétition officielle du Festival de Cannes 2013 et n'a pas encore de date de sortie française.
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