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Transformers 3 revient ce soir sur TF1.

Mise à jour du 1er juillet 2017 : Regardez mieux Transformers 3, à partir de 21h sur la première chaîne. Et vous verrez que sous la tôle froissée se cache un auteur. Oui Michael Bay himself !

Analyse publiée en juillet 2011 : A la lueur de la minable polémique qui enfle sur le net (sérieux, vous n’en aviez jamais vu des réals qui recyclaient leurs plans?), l’opprobe rejaillit sur les pecs luisants du beau Michael Bay. Tout le monde s’est précipité ce week end pour voir Transformers 3, tout le monde en est ressorti conforté dans ses préjugés (“ah bah, toujours aussi nul celui-là”), et tout le monde fera de même avec le prochain. Car au fond si il y a bien quelque chose qui ne changera jamais dans le cinéma de Michael Bay, c’est Michael Bay, lui même.

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Un auteur donc, oui, indiscutablement, parfois dans le pire sens du terme, et identifiable dès le premier photogramme, même lorsqu’il vise la réinvention plastique. Plus centré sur ses personnages, plus clair dans son découpage, complètement investi dans ses expérimentations sur la 3D : personne n’a cru bon relever les efforts mis en place sur ce Transformers 3, préférant se focaliser sur les figures les plus discutables de son réalisateur (la contre plongée sur le postérieur de son actrice, les pécasseries filmées au grand angle, le manque d’aisance dans le storytelling). Comme l’autre mal aimé du moment, Terrence Malick, Bay souffre en fait du symptôme de l’auteur sur-identifiable : inutile de chercher à rediscuter son cinéma puisqu’il reste invariablement le même... Pendant ce temps là, tout le monde campe tranquillement sur ses positions.

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Une fois la problématique de l’auteur désamorcée, reste à mettre en perspective les films, leurs nuances, leurs variations et l’évolution globale de ce qu’on est bien obliger d’appeler une oeuvre. Deux périodes évidentes émergent. Celle, disco, trépidante, flashy, où le mentor s’appelait Bruckheimer, et qui court de Bad Boys à Bad Boys 2, comme un effet de boucle trop voyant pour ne pas être conscient, signalant par ailleurs l’épuisement d’un système où il s’agissait effectivement de tout mettre en permanence dans le rouge. Jusqu’à l’implosion. Boum. Puis celle, toujours en cours, où Spielberg prend Bay sous son aile et lui fait bosser les fondamentaux : la lisibilité, le savoir-raconter, la nécessité de l’iconisation. Savoir prendre son temps, sans avoir à se renier. De Bad Boys à Transformers 3, une continuité donc, mais aussi un gouffre. La sensation, surtout, de voir un cinéaste, toujours brouillon mais, aussi, toujours mû par un désir (sain) de remise en cause et en question. La valeur des films est accessoire (ici on les adore, ailleurs on les détestera, who cares?), juste prendre le temps de constater, pour ceux qui en doutaient, que sous la tôle froissée et la toute puissance (pyro)technique, il y a bel et bien une âme qui sommeille. Pour ceux qui n'y auraient pas fait gaffe, c'est le sujet même de Transformers 3.

Transformers 3 est "tout entier dévoué à la beauté chromée et l’étrange mélancolie d’un Optimus Prime lessivé"