Sorti hier, Le vent se lève est présenté comme l'ultime film de l'artiste japonais Hayao Miyazaki. C'est donc l'heure du bilan... De 1979 à 2014, le réalisateur de film d'animation a brassé et décliné des thèmes récurrents pour l'émerveillement des petits et des grands. Poésie, magie et nature déchaînée sont ses ingrédients fétiches. Le réalisateur revisite contes et mythes, peuplant son univers de princesses sauvages comme Mononoké (en 1997) ou enfermée dans un château (son premier film Le château de Cagliostro), de gentilles sorcières (Kiki la petite sorcière en 1989) et de divinités de la nature, boules de poil adorables dans Mon voisin Totoro (en 1988), créatures inquiétantes dans Le voyage de Chihiro en 2004 ou enfant poisson -sorte de petite cousine de La Petite Sirène - dans Ponyo (2008). Le rapport de l'Homme à la Nature toujours luxuriante et imaginaire occupe une place centrale. Miyazaki ne cesse de questionner les spectateurs et de porter un message écologique, évoquant une catastrophe survenue au Japon en 1970 dans Nausicaä de la vallée du vent, créant un Dieu des rivières affaibli par la pollution dans Le voyage de Chihiro et un gros nounours protecteur dans Mon voisin Totoro ou encore inventant un univers nouveau où l'équilibre entre les forces de la nature est différent du notre dans Princesse Mononoké. Ses films parlent à tout le monde, délivrant aussi des réflexions sur l'apprentissage de la vie, montrant des personnages jeunes ou dans une étape décisive. Chihiro part à la recherche de ses parents et par là de sa propre identité, Kiki est dans une transition difficile entre l'insouciance de l'enfance et les doutes de l'âge adulte et il s'agit aussi d'initiation pour les jeunes personnages du Château dans le ciel. Fils d'un constructeur d'avion, Miyazaki multiplie les séquences aériennes. Elles sont propices à des scènes vertigineuses possibles seulement dans l'animation. Le vent se lève raconte d'ailleurs l'histoire d'un fabriquant d'avion. Un thème déjà évoqué dans Porco Rosso. Ses personnages ont souvent la capacité de voler, ce qui donne lieu à des séquences de toute beauté, comme dans Kiki la petite sorcière voltigeant sur son balai ou Nausicaä. Totoro permet à la petite fille de se déplacer dans le ciel et même les châteaux peuvent déambuler dans l'air. Miyazaki a toujours aimé explorer le ciel. Espace de rêverie, comme ses films où l'imaginaire se déploie.Chaque film apportant son lot de grâce, il est difficile d'en distinguer un seul dans cette filmographie de haute voltige. On ouvre cependant les votes : quels sont les films d'animation qui vous ont le plus marqué ? Vous pouvez voter ICI.
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