Si après seulement un film en tant qu'acteur, le créateur a déjà pris sa retraite loin des studios hollywoodiens, Marc Jacobs aime le cinéma, le cinéma aime Marc Jacobs et entre ces deux-là, c'est une belle histoire d'amour qui se raconte.
Depuis les années 30, la mode et le cinéma se font la cour au point d'être devenus aujourd'hui un couple indissociable. Ces deux industries de l'image s'affichent aujourd'hui ensemble en couleurs et avec de grands noms en tête d'affiche. De Dolce & Gabbana à Giorgio Armani, Yves Saint Laurent ou encore Prada et Jean-Paul Gaultier, tous ont affiché sur grand écran leurs grandes collaborations mythiques entre réalisateurs et couturiers.
Et si le monde du luxe et de la haute couture n'en finit pas de tisser sa toile dans le septième art, Marc Jacobs quant à lui aime autant le cinéma qu'il l'exècre.
Retour sur une histoire d'amour façon "Je t'aime moi non plus".
Né en 1963 à New York, dans les quatiers aisés, très tôt initié au tricot par sa grand-mère, Marc Jacobs sait qu'il fera de la couture sa vie.
Adoré dès sa première collection à la sortie de la prestigieuse Parsons School, le créateur connait pourtant des débuts difficiles, viré de Perry Ellis après seulement une collection pourtant encensée par les grandes dames de la mode mais détestée par la maison. Fait de hauts et de bas, le début de carrière du styliste connait enfin la reconnaissance quand, le jour de ses trente et un ans, Marc Jacobs fait son retour sur le chemin de la gloire avec une collection spectaculaire. S'en suivent des années de faste fashion et de reconnaissance, à la tête de la maison Louis Vuitton pendant seize ans puis à la tête de son empire éponyme depuis 2013.
Et si, aujourd'hui, le nom du créateur fait parti des références du monde fermé de la couture, Marc Jacobs a toujours oscillé entre deux univers : celui tant convoité de la mode, aujourd'hui conquis, et celui du cinéma.
Fan de septième art, c'est dans son travail que Marc Jacobs a d'abord partagé son goût pour Hollywood.
Et que ce soit en habillant d'abord les grandes dames de ce monde à l'occasion de tapis rouges grandioses, d'avant-premières chic ou d'élégants Festivals, puis en choisissant ses muses et égéries, le créateur n'a jamais pu cacher son goût pour le cinéma. De Catherine Deneuve pour sa collection Louis Vuitton, Sofia Coppola - son éternelle amie -, l'actrice Winona Ryder (dernièrement star de la collection marc Jacobs Beauté), Elle Fanning ou encore Jessica Lange et Eva Mendes (dénudée pour la ligne de tshirt Ptrotect the skin you're in), Marc Jacobs s'entoure encore et toujours dans son travail comme en amour (avec Harry Louis, un acteur de films X) de femmes actrices ou réalisatrices.
Semble-t-il, aussi à l'aise aux côtés de ses amies actrices que de ses mannequins fétiches, en 2013, Marc Jacobs va jusqu'à s'imaginer acteur lui même.
Après avoir signé plusieurs cameo dans des séries (The Hills, The City), films ou documentaires (Peter Marino: Beauty and Power, Dior et Moi) , le styliste s'essaye au vrai jeu d'acteur dans Disconnect réalisé par Henry Alex-Rubin et dans lequel il incarne un baron du porno.
Une expérience qu'on pourrait penser au summum de la satisfaction, mais qui s'avèrera désastreuse : "On travaillait dans un froid polaire, de 4h de l'après-midi à 9h du matin et on répétait encore et toujours les mêmes phrases du scénario... Ce premier film sera aussi le dernier", confiait alors Marc Jacobs au Telegraph expliquant finalement "n'avoir jamais voulu être acteur".
Car finalement, le cinéma, c'est avant tout sous le spectre de la mode, de ses tissus, doublures, parures, artifices et défilés que Marc Jacobs l'aime. Et que ce soit en travaillant avec Wes Anderson à créer des malles pour The Darjeeling Limited ou en rendant hommage à l'industrie hollywoodienne (dans une salle de cinéma new-yorkaise mythique, avec des les imprimés warholiens d’actrices - Janet Leigh, Joan Crawford, Maria Callas - et des silhouettes rappelant l'âge d'or du glamour hollywoodien) lors de son dernier défilé à la Fashion Week New York, le septième art il l'aime mais à sa façon.
"Ce n'est pas qu'il n'y a pas de moments pénibles dans la vie d'un créateur de mode mais je ne voudrais pas les échanger avec ceux de la vie d'acteur, je suis heureux avec ce que je fais", conclut Marc Jacobs.
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