"Je ne fais que mettre de l'huile sur un feu qui déchire le pays..." La star estime que les célébrités hollywoodiennes ne font qu'accentuer la division quand elles expriment leur position.
Jennifer Lawrence en a assez de donner son avis sur la situation de l'Amérique.
Invitée du podcast The Interview du New York Times, l’actrice oscarisée, à l'affiche de Die My Love cet automne, est revenue sur sa décision de ne plus commenter la politique américaine ni Donald Trump — une prise de recul assumée.
"Je ne sais même plus si je dois encore en parler," confie-t-elle. "Le premier mandat de Trump était tellement fou, on se demandait comment on pouvait laisser passer ça. Je courais partout comme une poule sans tête. Mais, élection après élection, on a compris que les célébrités ne changent absolument rien à la façon dont les gens votent. Alors pourquoi continuer ? Je ne fais que mettre de l'huile sur un feu qui déchire le pays quand je parle... On est tellement divisés."
Connue pour avoir été très virulente envers Trump en 2016 — elle écrivait alors que sa victoire signifiait que “les seuls à se sentir en sécurité et respectés sont les hommes blancs” — Jennifer Lawrence semble aujourd’hui vouloir préserver autre chose : son art.
"Je suis aussi une artiste," poursuit-elle. "Avec la tension actuelle et la façon dont tout peut s’enflammer, je n’ai pas envie de détourner les gens des films ou de l’art, de choses qui peuvent éveiller les consciences, juste parce qu’ils n’aiment pas mes opinions politiques. Je veux protéger mon travail, pour que le public puisse encore s’y perdre."
Et quand on lui demande si elle regrette ses prises de parole passées, l’actrice répond avec humour : "Probablement ? Je regrette tout ce que j’ai fait ou dit. Je vais retirer les cartes mémoire de toutes ces caméras avant de partir." Puis elle ajoute, plus sérieusement : "Le second mandat, c’est différent. Il avait dit ce qu’il allait faire. On a vu ce qu’il a fait pendant quatre ans. Il a été très clair. Et c’est ce qu’on a choisi."
La star, qui sort d'une pause de deux ans, poursuit : "Si je ne peux pas dire quelque chose qui apaise, qui abaisse la température, je ne veux pas faire partie du problème. Je ne veux pas l’aggraver. Je vois des acteurs aux carrières incroyables qui ont tant apporté, et soudain, la moitié d’internet ne veut plus voir leur visage. Ça me bouleverse, c’est profondément injuste."
Désormais, Jennifer Lawrence préfère exprimer ses convictions à travers son travail. Sa société de production développe notamment Bread and Roses, un documentaire sur trois femmes afghanes après la reprise du pouvoir par les talibans, et Zurawski v Texas, consacré à la lutte pour le droit à l’avortement.
"J’essaie d’exprimer mes idées politiques à travers mes films," conclut-elle. "C’est comme ça que je peux être utile."
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