Depuis 1990, Hunter Tylo incarne la psychiatre Taylor Hayes dans Amour, gloire et beauté. Son personnage est mort, puis ressuscité car il manquait trop aux fans. Son interprète, elle, ne mâche pas ses mots.
Tout le monde est encore sous le choc ! Brooke Logan a échangé, « par erreur », un baiser langoureux avec Oliver, le fiancé de sa fille Hope. C’était lors d’une soirée de remise de diplômes où les convives portaient des masques. Au début, la psychiatre Taylor Hayes s’est réjouie de cette énorme bêtise (la énième !) commise par sa meilleure ennemie, la blonde Brooke. Mais à présent, sincèrement inquiète des répercussions de l’incident sur la santé mentale de Hope, elle l’exhorte à s’expliquer avec sa fille…Nous avons rencontré Hunter Tylo, l’interprète de Taylor dans Amour, gloire et beauté, au 52e festival de télévision de Monte-Carlo. Bien que nous soyons en intérieur, la star a gardé ses grosses lunettes de soleil durant toute l’interview. Pour dissimuler son visage, qui s’est beaucoup transformé ces dernières années ?Jouer le même personnage depuis si longtemps, cela a-t-il influencé votre personnalité ?Plutôt l’inverse. Au début, le Dr Taylor Hayes était une fille si parfaite qu’elle en devenait prévisible. Je lui ai apporté mon côté malicieux. Aujourd’hui, c’est une mère qui protège ses enfants. Elle a beaucoup appris de son ex-belle-mère, la redoutable Stephanie Forrester.Taylor est psychiatre.Si vous deviez consulter, iriez-vous la voir ?Oui. Elle doit avoir de bons conseils. Elle s’y connaît en relations familiales compliquées, vous ne croyez pas ? (Taylor s’est mariée sept fois, et est sortie avec les deux demi-frères de Ridge, l’homme de sa vie, ndlr).En 2002, Bradley Bell, scénariste en chef, faisait disparaître votre personnage.Comment vous l’a-t-il annoncé ?A l’époque, je n’arrêtais pas de lui dire que Taylor était devenue ennuyeuse. Mais il ne voulait pas la ternir car son père, William J. Bell, créateur du feuilleton, l’avait imaginée comme une héroïne sans défauts. Donc un jour, il m’a téléphoné, tout excité : « J’ai trouvé. On va tuer Taylor, c’est la seule solution. » J’étais interloquée. On a eu beaucoup de discussions et on a choisi cette belle fin : Taylor mourant de ses blessures par balle dans les bras de Ridge.Grâce à une énième péripétie, Taylor revenait d’entre les morts, trois ans plus tard…C’était complètement dingue, non ? Les fans se sont plaints du vide laissé par mon personnage. Ils regrettaient le triangle amoureux Taylor-Ridge-Brooke. Moi, j’ai été flattée et heureuse. Mais j’ai souhaité que la nouvelle Taylor soit plus réaliste. Elle a alors connu l’alcoolisme, la dépression, a provoqué un accident mortel… Ces épreuves lui ont apporté de l’épaisseur.Votre fils Michael est mort noyé, à 19 ans. Qu’avez-vous ressenti quand Phoebe perd la vie dans un accident de voiture ? Ce n’est pas facile quand les scénaristes s’inspirent d’un événement de votre existence. Le génie de William J. Bell, disparu en 2005, c’était de bien connaître ses acteurs. Il nous appelait par notre nom de personnage car il voulait qu’on soit constamment une source d’inspiration.De quoi êtes-vous la plus fière ?D’avoir gagné mon procès pour discrimination envers une femme enceinte, en 1997 (Le producteur Aaron Spelling, qui l’avait embauchée pour Melrose Place, l’avait licenciée sitôt connue sa grossesse, ndlr). Je n’en reviens pas d’avoir eu le cran de porter l’affaire devant la justice. Je continue à recevoir des lettres de femmes qui me remercient car mon cas a fait jurisprudence.C’était très osé de vous attaquer à un producteur tout-puissant…Si je dois servir de modèle, c’est sur ce plan : défendez vos droits, battez-vous, cela en vaut la peine !Interview Emmanuel Ducasse pour Télé 7 jours
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