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Soulevant plus de questions qu'elle ne donne de réponses, la série a du mal à décoller, alors qu'elle a franchi le cap de mi-saison. Review (avec spoilers)

Review de l'épisode 7 de la saison 5 de la série Homeland, "Oriole". Attention aux spoilers.

Carrie est désormais en possession des documents dérobés à la CIA. Retirée dans la propriété d'Otto Düring, elle commence à éplucher les fichiers pour espérer percer ce qu'on ne veut pas qu'elle découvre et remonter la trace de ceux qui veulent sa mort. Des recherches qui vont l'amener à recroiser de vieilles connaissances dont elle se seraient bien passée. 

On a bien compris que les chimères de Carrie allaient marquer durablement la saison, au risque de tirer en arrière une héroïne et une série qui s'était pourtant évertuée à aller de l'avant. Si seulement c'était pour en apprendre davantage sur le personnage... mais, pour l'instant, si Carrie commence à véritablement assembler les pièces du puzzle et à remonter la piste de ceux qui la traquent, Homeland pose plus de questions qu'elle ne donne de réponses, sans que les directions prises par les scénaristes, qui semblent naviguer à vue, prennent une véritable ampleur. Tout juste l'héroïne découvre-t-elle que les griefs que les russes portent à son encontre remontent au temps où elle était en poste à Bagdad. Allison Carr (Miranda Otto) aura, elle, rapidement les explications qu'elle redoutait : Saul a transmis les documents à Carrie qu'elle croyait morte. La révélation de Saul, qu'elle continue de cuisiner à ses dépens, va profondément la déstabiliser... mais pas au point d'éveiller le moindre soupçon auprès du vétéran de la CIA qui persiste à lui faire une confiance aveugle. Difficile de croire que Saul (et Dar Adal dans une moindre mesure) ait perdu de sa légendaire perspicacité.

Concentrée sur cette quête de vérité qui encombre le scénario de la saison sans offrir de véritables débouchés, Homeland continue de se servir largement des artifices narratifs « à la 24 », jusque dans les mouvements de caméras, laissant par exemple planer le doute sur la sincérité d'Otto Düring (Sebastian Koch). En retrait depuis quelques épisodes, il reprend peu à peu de la place dans l'intrigue, apportant d'abord son soutien à Carrie avant d'émettre des doutes sur sa personne. A-t-il un rôle dans la cabale qui se joue contre la jeune femme ? Après une respiration bienvenue dans l'épisode précédent, Homeland replace ses pions, au risque de le faire maladroitement. Quinn est lui aussi entraîné sur un nouveau front (qui présente des correspondances troublantes avec l'actualité, inévitables compte tenu des sources d'inspiration de la série... on peut d'ailleurs s'interroger sur le fait que Showtime n'ait pas différé la diffusion de cette semaine, suite aux attentats de Paris). Le personnage de Rupert Friend continue pourtant de faire les frais de la grossière pirouette scénaristique de l'épisode précédent. Espérons que le prochain épisode au titre prophétique (All About Allison) commence à délivrer des réponses qui feront sens.

 

Homeland saison 5. Chaque mardi sur Canal Plus Séries.