Un nouveau livre de Liane Moriarty qui raconte les petits complots familiaux d'une riche famille américaine dysfonctionnelle et donne une adaptation trop convenue.
Oui, Big Little Lies a donné une série formidable (du moins la saison 1) et absolument passionnante. Mais cela ne veut pas dire que toutes les oeuvres de Liane Moriarty feront d'aussi bonnes séries. Nine Perfect Strangers nous avait déjà laissé plus circonspect. Cette fois, Apples Never Fall, projeté en avant-première à Séries Mania, tombe carrément à côté.
Le décorum est pourtant très alléchant : Joy et Stan Delaney partent en retraite après avoir formé les jeunes talents du tennis américain, dans leur luxueuse et populaire Academy de West Palm Beach, en Floride. Que faire de la retraite ? Tandis que leurs enfants - loin d'être aussi successful - se chamaillent, ils accueillent chez eux une jeune fille qui dit être battue par son compagnon et cherche un refuge en urgence. Quelques mois plus tard, Joy Delaney disparaît dans des circonstances mystérieuses. Les enfants mènent l'enquête, qui semble faire de papa Stan un coupable tout désigné...
Le jeu de massacre est amusant, de prime abord. Un petit côté Big Little Lies en Floride qui ne manque pas de mordant. Comme une petite vibe Succession sauce tennis, où l'on adorerait voir les quatre rejetons mal élevés se disputer l'héritage et jouer les détectives par la même occasion. Le hic, c'est que les personnages ne sont pas très intéressants. La fratrie emmenée par Jake Lacy (The White Lotus) et Alison Brie (Community) n'arrive pas à la cheville de celle de la famille Roy. Dans le même temps, Sam Neill en fait des caisses pour rendre son personnage antipathique. Heureusement, Annette Bening apporte une touche différente, dans la peau de cette femme qui cherche à revivre avec la retraite, mais qui va finalement être portée disparue.
Le mystère de son enlèvement ne manque pas d'intriguer. Sauf que le drama qui voudrait gratter le vernis "happy family" - recouvrant traumas et souffrances - n'est pas assez bien écrit. Les joutes verbales sont tièdes et l'exploration œdipienne laborieuse, échouant finalement à transformer le murder mystery en tragédie familiale passionnante, ce que Big Little Lies (voire Desperate Housewives avant elle) avait si bien réussi à faire.
Apples Never Fall, sur Peacock, mini-série en 7 épisodes, sans diffuseur encore en France.
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