Compagnon idéal du film nommé aux Oscars en 2018, cette série de Luca Guadagnino interroge l’identité en prolongeant les obsessions de son réalisateur.
La recherche de soi, la découverte de l’autre constituent l’ADN de tout bon coming-of-age. Dans We are who we are, disponible sur StarzPlay en France depuis le dimanche 7 mars, tout est question d’exploration. La série commence dans le nouvel environnement de vie du jeune Fraser, parachuté sur une base militaire de l’armée américaine en Italie, où sont mutées sa mère et la conjointe de celle-ci. Cet écorché vif y traîne sa nonchalance, l’air hagard. Il fait bientôt la connaissance d’un groupe d’ados. Parmi eux, il y a Caitlin, qui se fait aussi appeler Harper, et qui exerce une fascination intense sur le jeune homme. Luca Guadagnino file la métaphore, dans cette base où se retrouvent des jeunes de tous horizons, loin de leur port d’attache, à la recherche d’eux-mêmes, dans un récit dont l’entrée en matière elle-même déboussole. Le propos fait écho à Call me by your name et sa découverte de soi, de son identité et de sa sexualité, en terre transalpine. We are who we are en devient un fascinant complément, maniériste, mais hypnotique. Bercé par une apparente légèreté "rohmérienne", cet opus se laisse aller dans une musardise qui baigne dans une photographie ultra soignée.
Mais celle-ci fait écran, alors que la tempête gronde sous les crânes de ses protagonistes, prêts à exploser. Collant au plus près de ses personnages, la série varie les expériences formelles : points de vue, mouvements de caméra (qui fait mine de sonder l’esprit de ses sujets ou cède à la shaky cam au fil d’une course sur la plage, éprise de liberté). Et prend tout l’espace et le temps pour exister.
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