La série d'anticipation adaptée de l'oeuvre de Jo Nesbø fait grincer des dents le Kremlin.
Thriller d'anticipation politique imaginé par le maître du polar scandinave Jo Nesbø et coproduit par Arte, Occupied, met en scène en dix épisodes une Norvège occupée par les Russes.
L'intrigue d'Okkupert (en VO) se déroule dans un futur proche. Le Premier ministre norvégien, ex-militant écologiste tout juste élu, honore une promesse de campagne environnementale et déclare la fin de l'exploitation pétrolière pour se concentrer sur les énergies renouvelables. Principal fournisseur européen de pétrole, ce changement de politique ne plaît pas à tout le monde et surtout pas aux voisins russes qui, mandatés par l'Union Européenne, décident alors d'occuper la Norvège, de prendre le contrôle des plateformes pétrolières du pays et de le contraindre à renoncer à sa nouvelle politique, pacifiquement, dans un premier temps."La question centrale, c'est comment les Norvégiens vont réagir, autrement dit comme réagirions-nous face à un occupant qui ne bouleverse pas, dans le fond, notre quotidien. En sous-texte, Occupied questionne les notions même de démocratie, de liberté, d'indépendance face à une telle situation", précise Jo Nesbø.
Une fiction, diffusée dès le 4 octobre, qui n'est pas du tout du goût de la Russie qui a fait savoir son mécontentement dans un courrier adressé à la chaîne TV2 : "Personne ne doit s'attendre à une réaction d'hystérie de la part de la Russie, cela n'est pas notre genre. Toutefois, il est désolant qu'en cette année marquant le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, des scénaristes, agissant comme s'ils avaient oublié les efforts héroïques de l'armée soviétique dans la libération de la Norvège des occupants nazis, intimident les téléspectateurs norvégiens avec une menace qui n'existe pas", s'offusque l'ambassade de Russie à Oslo.
"Dans notre histoire, c'est l'UE qui donne à la Russie le feu vert pour envahir la Norvège, et les États-Unis se sont retirés de l'OTAN. Il s'agit d'une fiction", se défend Christopher Haug, directeur de l'unité dramatique de TV2. "Les actuelles tensions entre la Russie et l'Occident ne sont pas l'origine de la série", renchérissent les créateurs de la série, et Jo Nesbo rappelle que c'est d'une histoire très personnelle qu'est née la série et non de géo-politique : "J'y ai pensé à la sortie, en 2008, de Max Manus, opération sabotage, un film sur un héros local de la Seconde Guerre mondiale. En Norvège, tout le monde se dit fils d'un ancien résistant, raconte comment sa famille écoutait la radio libre dans le grenier. Or, en 1940, quand l'Allemagne a envahi notre pays, la plupart des gens ont baissé la tête".
Occupied sera diffusée à l'automne sur Arte.
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