Pour la première fois, J-Lo prend la tête d'une série et brille dans ce polar intense et bien ficelé.
En 1994, Jennifer Lopez a tenté de débuter sa carrière d'actrice avec le feuilleton Mystères à Santa Rita. Mais au bout de 16 petits épisodes seulement, la série est annulée et J-Lo se tourne alors vers le cinéma, puis la musique. Pendant plus de 20 ans, elle a soigneusement évité de remettre le nez dans le monde des séries (excepté une apparition dans How I met en 2010). Jusqu'à aujourd'hui.
Le 7 janvier dernier, NBC a lancé Shades of Blues, la première série qui repose sur les épaules de Jennifer Lopez. Elle raconte l'histoire de Harlee Santos, une mère célibataire et inspectrice à la Police de New York. Son commissariat est géré par un très bon ami, le Lt. Matt Wozniak, qui mène ses troupes tel un parrain de la mafia. Car dans son équipe, on joue beaucoup avec le règlement. Pas complètement pourris ni corrompus, ils s'autorisent tous quand même quelques pots de vin pour arrondir les fins de mois. Et ils se serrent les coudes, quand les Affaires Internes (la Police des Polices) enquêtent. Sauf qu'un jour, Harlee Santos se fait piéger par la task-force anti-corruption du FBI et se retrouve face à un choix : soit elle infiltre et balance ses collègues, soit elle finit en taule et laisse sa fille se débrouiller seule...
C'est donc avec une série criminelle que J-Lo tente de rebooster sa carrière d'actrice au point mort, cantonnée aux doublures de dessins animés (pour L'âge de glace notamment) et aux nanars de seconde zone (Le Plan B, Parker...) depuis des années. Et il faut bien le dire, c'est assez réussi. Shades of Blue, créée par un collaborateur régulier de Luc Besson, Adi Hasak, s'impose, après deux ou trois épisodes, comme un thriller léché et bien ficelé, qui lorgne clairement du côté de The Shield. S'il n'en a pas (encore ?) la classe et l'intensité, il offre quand même quelques passes d'armes électriques et prometteuses. Un polar à l'intrigue solide et aux dialogues percutants, qui mise plus sur ses personnages "à la limite" que sur de l'action pur jus.
Et pour ça, la série peut s'appuyer sur son casting, parfaitement en phase. Jennifer Lopez en tête. On en avait presque oublié à quel point la sublime new-yorkaise de 46 ans était capable de briller sur l'écran. Comme à la belle époque de Hors d'atteinte ou U-Turn. Face à elle, c'est du sur-mesure : l'ancien Affranchi Ray Liotta, véritable incarnation du thriller mafieux, est toujours aussi charismatique. Et la sauvage Drea De Matteo (Sons of Anarchy) prouve qu'elle est toujours aussi badass.
Évidemment, il n'y a rien de très original dans le concept et dans le scénario, qui se déroule plus ou moins comme on l'imaginait au départ. Shades of Blue n'est pas la série la plus novatrice de l'année 2016. Mais c'est un vrai bon cop-show, comme la télé US a du mal en faire ces derniers temps.
Shades of Blue, saison 1 de 13 épisodes - chaque jeudi soir sur NBC. La série arrivera bientôt chez nous sur France 2.
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