Metteur en scène et acteur franco-algérien, Daniel Mesguich est né à Alger. En 1962, il débarque avec sa famille en France. Il grandit dans des quartiers populaires de Marseille, avec peu de moyens. Passées les années du lycée, le jeune Daniel Mesguich intègre le Conservatoire National de Marseille, puis s’inscrit à la faculté de Censier à Paris, où il entreprend des études de philosophie pendant deux ans. En 1970, il passe avec succès le concours d’entrée au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (C.N.S.A.D.) dans lequel il accède aux cours de Pierre Debauche et d’Antoine Vitez. Il fait ses débuts de comédien en interprétant des rôles de jeune premier dans des pièces classiques (Hamlet de William Shakespeare, ou encore Platonov de d’Anton Tchekhov) et contemporaines. A la fin des années soixante-dix, il tente de percer au cinéma et à la télévision. Il joue notamment dans La fille de Prague avec un sac très lourd (1977) de Danielle Jaeggi, Molière(1978) d’Ariane Mnouchkine, Le Dossier 51 (1978) de Michel Deville, L’amour en fuite (1979) de François Truffaut et Clair de femme (1979) de Costa-Gavras. Mesguich n’a pas pour autant renoncé au théâtre dans lequel il fait figure de metteur en scène à talents. L’une des premières illustrations de son talent était dans Le Château d’après Kafka, en 1972. Entre temps, il apparaît dans quelques longs-métrages comme La Banquière (1980) de Francis Girod, Allons z’enfants (1981) d’Yves Boisset, L’Autrichienne de Pierre Granier-Deferre, Le radeau de la méduse (1994) d’Iradj Azimi, Le tango des Rashevski (2003) de Sam Garbarski et bien d’autres.Après avoir monté, dans les années soixante-dix, huit pièces dont Le prince travesti de Marivaux qui a remporté un franc succès et avoir fait jouer sur les planches de nombreux classique de la littérature dont Shakespeare, Tchekhov, Paul Claudel et Alfred de Musset, le metteur en scène français poursuit son activité avec plus de trente créations entre 1990 et 2008. Parmi ses œuvres, on retrouve Bérénice (1994) de Racine, Dom Juan (1996) de Molière, Médée (2000) d’Euripide, Le Diable et le Bon Dieu (2001) de Jean-Paul Sartre, Cinna (2006) de Corneille, Le Désespoir tout blanc (2007) de Clarisse Nicoïdski ou encore Phasmes, L’entretien de M. Descartes avec M. Pascal le jeune et Du cristal à la fumée toutes les trois mises en scène par Mesguich en 2008.Parallèlement, il s’essaye également à la mise en scène d’opéras avec Le Grand Macabre (1981) de Ligeti, Der Ring des Nibelungen (1988) de Wagner, Le Fou (2000) de Marcel Landowski, La Damnation de Faust (2002) de Berlioz…Daniel Mesguich est aussi connu pour être professeur d’art dramatique depuis la fondation de sa première compagnie, le Théâtre du Miroir, en 1974. Ce qui lui a permis d’intégrer en 1983 le corps professoral du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique dont il a pris la direction en octobre 2007. D’autre part, il tient des master classes à l’Université de Princeton, à l’Académie de Pékin, en Hongrie, au Mexique, etc. Des acteurs tels que Vincent Perez, Jérôme Anger ou encore Sandrine Kiberlain sont passés par son école.Sa grande influence lui a permis d’occuper plusieurs postes à responsabilités. De 1986 à 1988, il a été à la tête du Théâtre Gérard-Philippe de Saint-Denis. Puis, en 1991, il est devenu le directeur du Théâtre National de Lille jusqu’en 1998, date à laquelle il a créé sa deuxième compagnie Miroir et Métaphores.Daniel Mesguich est également écrivain. Il a écrit plusieurs articles sur le quatrième art. Il a traduit plusieurs textes classiques dont La Tempête de Shakespeare et Médée d’Euripide. Il est l’auteur de quelques essais parmi lesquels L’éternel éphémère. Il a signé avec Franck Verpillat un documentaire intitulé Un rêve de Racine pour la Cinquième en 1999. A la radio, il intervient en tant que récitant. Dans ce même registre, on le voit sur scène aux côtés des artistes musiciens comme Hélène Grimaud, Soo Park, Brigitte Engerer…