D'origine serbe, ancien basketteur, Karl Malden débute à la scène en 1938 et y acquiert assez vite une enviable renommée. Ses premières apparitions cinématographiques en 1940, puis 1944, ne furent guère remarquées. Mais, au début des années 50, il a la chance de faire ses preuves dans des films de qualité. C'est surtout la Cible humaine (H. King, 1950) qui met en valeur ce mélange de brutalité et de compassion qui va le caractériser, ainsi que le regard volontiers fou et le nez bourgeonnant qui aident bientôt à sa popularité. Beaucoup plus que dans dans Un tramway nommé Désir (E. Kazan, 1951), où il reprenait un rôle qu'il avait rodé à la scène, ce fut la Furie du désir (K. Vidor, 1952) qui lui donna un personnage à sa mesure : un propriétaire terrien sauvage et immature ; son rôle de prêtre catholique, soutien de Marlon Brando dans Sur les quais (Kazan, 1954), l'impose définitivement. Il tourne peu mais régulièrement. C'est un de ces acteurs sur lesquels un cinéaste peut toujours compter car il ne sait pas être mauvais. Il a excellé dans les rôles de brutes dont les deux plus belles manifestations sont le mari imbécile ravagé de désir de Baby Doll (Kazan, 1956) et le bandit devenu shérif hypocrite dans la Vengeance aux deux visages (M. Brando, 1961). Mais Malden est capable de compositions plus inattendues comme le rat d'hôtel furtif et félin d'Hotel Saint Gregory (R. Quine, 1967) ou le modeste général Bradley, dans l'ombre du flamboyant Patton (F. Schaffner, 1970). Parmi les autres films auxquels il a participé, citons : le Traître (A. Litvak, 1952) ; la Loi du silence (A. Hitchcock, 1953) ; Sergent la Terreur (R. Brooks, id.) ; Prisonnier de la peur (R. Mulligan, 1957) ; la Colline des potences (D. Daves, 1959) ; les Cheyennes (J. Ford, 1964) ; le Kid de Cincinnati (N. Jewison, 1965) ; Nevada Smith (H. Hathaway, 1966) ; Deux Hommes dans l'Ouest (B. Edwards, 1971). Il a mis en scène un film : la Chute des héros (Time Limit, 1957).