Fille d'un boxeur, elle débute au music-hall à l'âge de quatorze ans. En 1926, elle devient célèbre du jour au lendemain en provoquant un scandale par sa pièce Sex. L'année suivante, elle recommence avec Drag, dont le sujet est l'homosexualité. Engagée chèrement par la Paramount pour un rôle secondaire dans Night After Night (A. Mayo, 1932), elle sauve la firme de la faillite par le succès monumental de Lady Lou (L. Sherman, 1933), qui adapte sa pièce Diamond Lil. Elle a, bien sûr, des ennuis avec la censure, et ses dialogues connaissent, dès 1935, de sévères aménagements. Quand ses films deviennent trop sages, elle repart vers les planches et ne revient plus au cinéma que sporadiquement.Mûrissante, plus qu'opulente, le visage lissé, le sourire figé sur des dents qui font un peu penser à celles de Bugs Bunny, les yeux prompts à l'invite la plus directe, elle se pavane en moulantes tenues « Belle Époque », ses petits doigts boudinés couverts de bagues pianotant ses hanches. De plus, sa voix nasillarde et son accent brooklynois à couper au couteau rendent difficile la compréhension de ses célèbres aphorismes à un américaniste qui ne serait qu'incertain.La vérité est que Mae West n'est pas du tout un sex symbol. C'est un clown dévastateur qui aurait assimilé les héritages conjoints de W. C. Fields (avec qui elle tourne Mon petit poussin chéri, en 1940), de Lillian Russell et des premières reines du « burlesque ». Un clown audacieux qui serait déguisé en tenancière de maison. Dans son univers, rien n'est sérieux, tout est dérisoire et elle seule, caricature suprême de la star, sort immaculée du ridicule général : les hommes sont ses objets et ses premières victimes. En cela, la démarche de Mae West était en avance sur son époque. Les femmes étaient encore plus mal traitées ; par son attitude indifférente, Mae leur déniait même la valeur d'objet : elles ne sont rien, fades, ridicules, inexistantes. Ne respectant rien, Mae, pur produit cinématographique de la Grande Dépression, allait et venait à son aise, faisant fi des barrières sociales (Je veux être une lady Goin to Town, A. Hall, 1935) ou même raciales (elle chantait avec Duke Ellington dans Ce n'est pas un péché Belle of the Nineties, L. McCarey, 1934, et avec Louis Armstrong dans Fifi Peau-de-pêche Every Day's a Holiday, A. E. Sutherland, 1938), ce qui avait été jugé audacieux à l'époque. Elle était, par nature, iconoclaste. On a beaucoup dit que Mae West était l'auteur complet de ses films. Elle les écrivait et les interprétait, c'est certain. Mais était-ce suffisant ? La médiocrité d'un Alexander Hall, la platitude d'un Gregory Ratoff (The Heat's On, 1943) ou la vulgarité d'un Michael Sarne (Myra Breckinridge, 1970) ou d'un Ken Hughes (Sextette, 1978) la font s'agiter en vain, à vide, et mettent cruellement à nu les limites de son personnage. En revanche, l'élégance d'un Lowell Sherman (Lady Lou), la vivacité d'un Leo McCarey (Ce n'est pas un péché) ou même le métier sûr d'un Wesley Ruggles (Je ne suis pas un ange I'm No Angel, 1933) équilibrent ce qu'elle peut avoir d'irritant, de mécanique ou de vulgaire. Puisque ses projets avec George Cukor ne se sont jamais matérialisés, son meilleur metteur en scène a été le robuste Raoul Walsh, à qui l'on doit ce véritable monument à Mae West qu'est Annie du Klondike (1936). La même année, elle est dirigée par Henry Hathaway dans Go West Young Man. Bien qu'ayant eu de nombreux problèmes avec la censure et spécialement avec les journaux de William Randolph Hearst, c'est le seul film où son amoralisme s'affirme sans tabou et où un authentique cinéaste donne une forme cinématographique cohérente à tout ce qui était alors plus littéraire (et boulevardier) qu'autre chose. Notons, pour la petite histoire de la guerre, son apport involontaire au moral des aviateurs de l'US Navy : ils appelaient « Mae West » leur gilet de sauvetage...
Nom de naissance | Mae West |
---|---|
Naissance |
Woodhaven, Queens, New York City, New York, USA |
Décès | |
Genre | Femme |
Profession(s) | Interprète, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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1978 | Sextette | Acteur | MANNERS Marlo | |
1978 | Sextette | Acteur, Scénariste | lady Barrington / Marlo Manners | |
1970 | Myra breckinridge | Acteur | Leticia | |
1970 | Myra Breckinridge | Acteur | Leticia | |
1940 | Mon petit poussin chéri | Acteur, Scénariste | Flower Belle Lee |