Vilhelm Moberg

Vilhelm Moberg est un auteur, dramaturge et écrivain suédois. Né en 1898 dans le sud de la Suède à Algutsboda, il est issu d’une famille de soldats et de paysans. Écrivain autodidacte, il fait ses classes à la Folk Academy de Grimslöv en 1916 et 1917, avant de poursuivre sa scolarité dans une école privée à Katrineholm jusqu’en 1918. Il exerce ensuite plusieurs métiers avant de trouver sa voie : fermier, forestier, ouvrier dans une usine de verre soufflé. En parallèle, il se consacre à l’écriture. C’est en 1919 que sa première pièce est jouée : il s’agit d’une comédie musicale, Kärker och Pengar. Il n’y aura qu’une seule représentation, au profit d’une association caritative. Pendant huit ans, entre 1919 et 1927, Vilhelm Moberg se consacre au journalisme. Il sera même, en 1920 le plus jeune rédacteur en chef de sa génération. Mais sa passion de l’écriture ne le quitte pas et son premier roman, qui le révélera au grand public, est publié en 1927. Très documenté, Raskens retrace le parcours d’un soldat, de sa vie quotidienne et du poids des traditions à la fin du XIXe siècle. Le succès de ce premier ouvrage permet à Moberg de se consacrer pleinement à l’écriture.Vilhelm Moberg publiera de nombreux romans qui auront pour sujet la vie en Suède. La particularité de ses ouvrages est qu’ils sont extrêmement documentés. Beaucoup ont vu dans ces précisions une influence de son métier de journaliste. Toujours est-il que l’écrivain s’attache avec force détails à décrire la vie rurale ou citadine de son pays. Ses thèmes de prédilection sont bien sûr le quotidien, mais aussi les conditions de vie difficiles des agriculteurs ou encore, l’évolution fulgurante du monde industriel. Moberg prend aussi très à cœur la souffrance de vivre privé de ses racines. Ce thème est récurrent dans nombre de ses œuvres, qui représentent des documents inestimables pour le patrimoine historique du pays. En effet, les écrits de Moberg décrivent l’influence des mouvements politiques et sociaux en Suède, à travers la vie des classes sociales peu aisées.C’est en 1941 que Moberg connaît enfin la consécration. Son roman, Ride the Night dans lequel il dénonce la domination des nobles allemands sur les paysans suédois lors du règne de la reine Christina, devient un best-seller. Dès lors, on le qualifie « d’écrivain luttant contre la tyrannie et l’oppression. » Il publie par la suite une trilogie lyrique, avant de se consacrer à sa désormais célèbre Saga des Émigrants. De nombreuses années de sa vie seront consacrées à cette œuvre en huit tomes, publiée entre 1949 et 1959. En 1970, Vilhelm Moberg entame la rédaction d’une œuvre historique qui, malheureusement, restera inachevée. Dépressif, l’auteur se donne la mort en 1973. On retiendra de lui l’image d’un homme ayant à cœur la vie des petites gens, contant leurs tracas quotidiens, leurs souffrances et leur misère.