Les Incorruptibles de Palma, diffusé ce soir sur NRJ12, n'est qu'une des oeuvres revenant sur la vie du plus célèbre des mafieux.
C'est un pan de l'histoire du XXe siècle aux États-Unis qui s'invite ce soir sur D8 avec la diffusion des Incorruptibles de Brian de Palma, sorti en salles en 1987. Adaptation des mémoires du même nom signées du véritable Eliot Ness, Les Incorruptibles étaient déjà connus pour avoir inspiré une série du même nom, qui connut un énorme succès au début des années non seulement outre-Atlantique mais aussi en France, où elle était diffusée à l'époque par la RTF puis l'ORTF.
Pour le passage sur le grand écran, Brian de Palma fit appel au grand dramaturge, scénariste et réalisateur David Mamet puis transformer le livre touffu d'Eliot Ness en un classique du septième art. Si l'on y rajoute la bande-son restée célèbre d'Ennio Morricone, agrémentée des morceaux de Duke Ellington, tout concourait à faire des Incorruptibles le succès qu'il est devenu. En attirant près de 2,5 millions de spectateurs en salles, la France prit sa part dans les très bons résultats commerciaux du film, qui dépassa la barre des 100 millions de dollars de recettes dans le monde. Nommé pour quatre Oscars, Les Incorruptibles permirent à Sean Connery de décrocher son unique Oscar, celui du meilleur acteur dans un second rôle.
Plongée extrêmement documentée dans le Chicago de la Prohibition, Les Incorruptibles retrace la traque de l'ennemi public numéro 1 Al Capone par le groupe de onze agents fédéraux menés par Eliot Ness (Kevin Costner). Devant la caméra de De Palma, Robert De Niro offre sans doute la représentation la plus célèbre du légendaire gangster, dont la vie dissolue et l'aura fascinent encore aujourd'hui, près de 70 ans après sa mort.
Bien que l'idée de caster De Niro, lui aussi d'origine italienne, pour prêter ses traits à celui dont le nom reste associé indélébilement à l'époque de la Prohibition, de l'alcool de contrebande et du massacre de la Saint-Valentin de 1929, paraissait couler de source, l'interprétation de l'acteur divisa quelque peu. Cela ne l'empêche pas de rester l'une des plus célèbres de l'histoire du cinéma, alors que la figure de Capone fascine les réalisateurs depuis plusieurs décennies.
Capone compte en effet à lui seul plus d'une trentaine d'incarnations différentes, aussi bien au cinéma qu'à la télévision. Parmi les plus connues et les plus notables de toutes, on notera notamment celles de Rod Steiger (Dans la chaleur de la nuit, Sur les quais, Il était une fois la révolution) dans un biopic de Richard Wilson en 1959 qui rompait avec l'amour glamourisée de Capone en vogue à l'époque. Parmi les autres grands acteurs ayant prêté leurs traits au célèbre gangster, on notera également Ben Gazzara dans un biopic (romancé) de Capone produit par Roger Corman (où Gazzara croise notamment un tout jeune Sylvester Stallone), et surtout Jason Robards (Il était une fois dans l'ouest, Les hommes du président) dans L'affaire Al Capone en 1967, réalisé par Corman et centré sur l'épisode du massacre de la Saint-Valentin, évoqué dans Les Incorruptibles.
Al Capone a également inspiré par son fascinant destin des personnages restés très célèbres. L'un des plus célèbres d'entre eux fut sans nul doute le gangster Tony Camonte (Paul Muni) dans le Scarface original de Howard Hawks en 1932. Adapté du roman du même d'Armitage Trail, le personnage de Camonte, surnommé Scarface, est inspiré de la vie de Capone, qui portait lui-même ce surnom (qu'il détestait) à cause d'un coup de couteau qu'il avait reçu au visage dans ses jeunes années. Inquiet à l'idée de se voir représenté au cinéma, Capone envoya à l'époque des hommes de main pour superviser le travail du scénariste Ben Hecht et vérifier que le film était bien une œuvre de fiction et non un film sur sa vie. La rumeur dit qu'au final, Capone était un très grand fan du grand classique de Hawks. Dans un autre registre, Capone a également inspiré le personnage de Spats Colombo (George Raft) dans Certains l'aiment chaud de Billy Wilder, qui prend pour toile de fond un événement très similaire au Massacre de la Saint-Valentin 1929.
Mais Al Capone, c'est aussi quelques apparitions un peu plus insolites, comme lorsque la comédie La nuit au musée 2 décide de le ressusciter aux côtés de Napoléon ou Toutankhamon sous les traits de Jon Bernthal (The Walking Dead). Capone fait également un bref passage dans les Sentiers de la perdition de Sam Mendes sous les traits d'Anthony LaPaglia. Si vous ne vous en souvenez pas, c'est normal : la scène en question fut coupée du montage final. Chose qu'Al Capone n'aurait certainement pas beaucoup apprécié...
Le petit écran n'est pas en reste évidemment, notamment par les deux adaptations des Incorruptibles sous forme de série. Dans la première, Capone était incarné par l'acteur Neville Brand. Dans la seconde, Le retour des Incorrputibles, lancée en 1993 pour surfer sur le succès du film, William Forsythe lui succède. Mais lorsque l'on parle de Capone et du petit écran, on peut aussi et surtout à Boardwalk Empire, la série de HBO créée par Terence Winter et produite par Martin Scorsese. Personnage secondaire mais central de la série portée par Steve Buscemi, Capone est ici incarné par l'acteur britannique Stephen Graham, qui lui offre l'une de ses plus mémorables interprétations. En attendant les suivantes...
L'histoire des Incorruptibles : La célèbre histoire du policier Eliot Ness qui, grâce à son honnêteté et son acharnement, réussit à destituer le seigneur incontesté de «la Cité des vents», Al Capone. Pour ce faire, après un premier échec, dont la presse corrompue se gaussa, il s'entoura de trois hommes aussi intraitables que lui: on les appelait «les Incorruptibles».
Les Incorruptibles est diffusé ce soir à 20h55 sur D8.
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