Six courts inspirés par le confinement pour un résultat séduisant, dominé par un film gonflé et clivant : Jusqu’à la Saint-Molart d’Alice Moitié
Après Connectés et Malcolm & Marie, Canal + s’empare à son tour du confinement avec cette collection de courts où elle a demandé à six personnalités pour la plupart vierges de toute expérience cinématographique de raconter en 20 minutes ce que cette situation leur inspire. Cette anthologie fonctionne sur la diversité des sujets traités : un regard sur la masculinité où s’affrontent deux générations d’hommes (Scorpex), les limites de l’aide à son prochain (L’art de vivre), la vie de couple mise à mal (L’amour du game), la naissance de criminalités d’opportunité (Le Casse du siècle) et des nouveaux jeux amoureux jouant sur le choc des âges et des classes (Gina).
Le résultat accroche par la capacité de chacun de faire sien ce cahier des strict. Mais un film surpasse tous les autres. Car il est le plus clivant et le moins aimable. Parce qu’il embrasse à rebrousse- poil des débats majeurs qui secouent notre société. Jusqu’à la Saint-Molart met en scène une it- girl parisienne, issue d’un milieu modeste qu’elle a renié, qui vient passer un week-end en famille où elle va subrepticement apprendre qu’elle a été violée enfant. De cette tragédie violente, Alice Moitié fait une comédie cocasse sur la notion de traumatisme avec une héroïne qui va chercher à tout prix à faire naître en elle les troubles que sont censés lui conférer son statut de victime alors qu’elle ne se souvient de rien. Le drôle et le sordide s’y côtoient en permanence, tout en traitant de la honte de ses origines pour celui qui s’en élève et de la rancœur qu’elle fait naître chez les autres. Gonflé et malaisant.
Créée par So Me, Antoine de Bary, Pierre Maillard, Alice Moitié, Saïd Belktibia et Marina Rollman. Avec Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Felix Moati… .
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