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Paire d’as. Depuis leur rencontre sur le tournage d’A History of Violence, Ed Harris et Viggo Mortensen s’étaient juré de retravailler ensemble. L’occasion s’est présentée avec ce deuxième long métrage d’Ed Harris, adapté d’un roman situé dans l’Ouest en 1880. Au premier abord, le décor donne une impression de déjà-vu, amplifiée par une série de situations apparemment familières qui évoquent Rio Bravo ou 3 H 10 pour Yuma (récemment remaké). Mais l’impression est trompeuse. Il faut attendre le second tiers pour savoir où va le film – une étude psychologique de la complicité qui lie deux justiciers brutaux, idéalement incarnés par les deux acteurs principaux.
À force de travailler ensemble, ils ont une absolue confiance l’un en l’autre. C’est la raison de leur succès. Et c’est un plaisir de les voir interagir et s’exprimer, la plupart du temps sans paroles. Comme tous les bons personnages de westerns, ils sont laconiques, l’un par nature (Hitch/Mortensen), l’autre par maladresse (Cole/Harris) – même quand il le veut, il ne peut pas s’exprimer par les mots.
Toutes les critiques de Appaloosa
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sur un thème archiclassique, Ed Harris a bâti un hymne à l'amitié, à l'honneur et plus encore à un genre: le western. Car rien ne manque dans cet Appaloosa, les colts, les chevaux, les Indiens, les shérifs, les bordels, les saloons, l'appât du gain. Et justement, de ces clichés, l'acteur et réalisateur tire une ode à l'Amérique en gestation, à la difficulté d'être un pionnier, au rude apprentissage du respect des autres dans une époque de conquête.
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Ed Harris fait résonner les thèmes d'un western classique qui égrène ses surprises avec une sensibilité moderne. Une multitude de scènes d'action installe un vrai suspense. Le portrait d'une époque se dessine en creux. Mais le film trouve son âme dans la création de personnages originaux et dans la formalité presque victorienne de leurs relations. L'humour distancié d'Ed Harris apporte une incontestable fraîcheur.
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C'est précisément cette entente, l'autorité naturelle d'Ed Harris et la précision de Viggo Mortensen qui donnent sa valeur à Appaloosa. Jeremy Irons leur tient tête en composant un méchant aussi rugueux que magnétique. Même s'il s'avère nécessaire à la résolution de l'intrigue, on regrette l'introduction du seul rôle féminin, incarné par une Renee Zelwegger évaporée. Ce western chamboule relativement les codes du genres en prenant son temps, en privilégiant l'étude approfondie des personnages et l'atmosphère au détriment de l'action.