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Mon sorcier bien-aimé
La saga Potter a encore changé demain. Avec ses divagations burto-niennes, ...Le Prisonnier d’Azkaban avait pourtant placé la barre très haut. Cuarón avait su réinventer l’univers du sorcier binoclard en l’emmenant vers une noirceur et un pessimisme gothique palpitants. La mise en scène de Newell est ici plus classique. Mais la série gagne en suspense et en sentiments ce qu’elle perd en puissance graphique. D’abord parce que ce quatrième épisode a assez de substance pour exploser les précédents. C’est même l’un des plus excitants de la saga puisqu’il pose une bonne fois pour toutes les enjeux dramatiques (Harry devient un héros) et que l’on découvre enfin l’infâme Voldemort, véritable Dark Vador de la série. Newell taille intelligemment dans le livre et, en se focalisant sur l’histoire d’Harry, sonde ses doutes et sa solitude face à sa mission. Il capte les premiers émois des héros, ces moments où, plus tout à fait enfants mais pas encore adultes, les ados ne savent plus très bien où ils en sont. Ce sont les scènes les plus attendues et les plus réussies du film. Mais ...La Coupe de feu est d’abord un thriller efficace, et les séquences de suspense et d’action s’enchaînent sans temps morts pour aboutir à l’affrontement final d’une puissance exceptionnelle. Parce que Newell a su restituer les implications profondes de ce qui se joue pour l’apprenti sorcier: un triomphe sur les forces qui l’aspirent vers le gouffre, l’acceptation de son destin et la fin du dilemme moral. Harry Potter est en train de devenir un nouveau Luke Skywalker... Gaël Golhen