Toutes les critiques de Je ne peux pas vivre sans toi

Les critiques de Première

  1. Première
    par Alex Masson

    Réalisé par un acteur familier du cinéma de genre hong-kongais (Leon Dai est, entre autres, un fidèle des productions des frères Pang), ce second film s’invite chez les frères Dardenne pour relater un fait divers qui a ému un pays entier il y a quatre ans. Pas question pour autant de laisser sombrer ce désespérant combat d’un père contre la bureaucratie dans le mélodrame lacrymal. Dai dévie le chantage à l’émotion en ayant recours, de manière inattendue, aux néoréalismes italien et japonais (splendide noir et blanc, acteurs non-professionnels impeccables, rythme sec et soutenu). Avec sa puissante peinture de la lutte des classes, Je ne peux pas vivre sans toi met en lumière l’éternel manque de considération envers le lumpenprolétariat. Il faudra désormais compter avec Leon Dai comme relève probable du cinéma asiatique.

Les critiques de la Presse

  1. StudioCiné Live
    par Thierry Chèze

    Sur un sujet propice à des flots vers le mélo larmoyant, Leon Dai signe un film bouleversant de sobriété et pourtant ô combien débordant d'humanité. Il place le spectateur en totale empathie avec le douloureux chemin de croix vécu par cet homme simple et sans ressources à qui on vole son unique raison de vivre. Le choix judicieux du traitement en noir et blanc ajoute une impression d'urgence et de pris sur le vif au propos de ce film qui fuit avec habileté tout sensationnalisme nauséabond.

  2. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Leon Dai filme avec inspiration en noir et blanc la vie quotidienne des docks et les vieux cargos décatis sous lesquels plonge cet ouvrier qui veut, pour son enfant, un autre avenir que le sien. Une histoire d’amour entre un père et sa fille, mais aussi d’amitié et de fraternité entre deux hommes, deux prolétaires. Un film que l’on n’est pas prêt d’oublier et un cinéaste avec lequel le cinéma asiatique doit désormais compter.

  3. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    La force de Je ne peux pas vivre sans toi réside dans sa veine discrètement néoréaliste, un ton qui n'est pas sans rappeler les films du Philippin Lino Brocka. On y découvre les difficultés d'insertion d'un homme qui a perdu sa langue natale, s'exprime dans la langue des exilés chinois (le hoklo) et comprend mal la langue officielle (le mandarin), impuissant face aux explications administratives qui lui sont données.

  4. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    Véritable star à Taïwan, l’acteur-réalisateur signe avec ce second long-métrage en tant qu’auteur un nouveau succès commercial qui a également gagné de nombreux prix en Asie. On peut toutefois être légèrement moins enthousiaste devant un scénario qui accumule tous les poncifs d’un genre éculé. Certes, le cinéaste ne tombe pas dans le piège du mélo lacrymal en stoppant son film juste avant les inévitables effusions sentimentales, mais le spectateur reste légèrement extérieur à cette histoire qui aurait par ailleurs pu être bouleversante. Peut-être l’abus de plan-séquences et l’esthétisation trop poussée des images contredisent-ils un propos pourtant nécessaire sur la misère et la béance des inégalités sociales à Taïwan ? Tout à fait fréquentable au demeurant, Je ne peux pas vivre sans toi n’atteint donc que partiellement son but et laisse quelque peu indifférent.

  5. Télérama
    par Cécile Mury

    Ne pas se fier au titre parfumé à l'eau de rose. Certes, il s'agit d'une histoire d'amour, fervent, absolu : celle d'un père pour sa fillette. Elle s'ancre, pourtant, dans une réalité bien sombre, au fond d'un port industriel de Taïwan... Vivant de trois fois rien, logeant au petit bonheur, le héros dérisoire, hirsute et tendre, perd la garde de son enfant. Son combat désespéré, tragi-comique, contre la fatalité sociale et l'absurdité bureaucratique évoque les grandes heures du néoréalisme. Mais, dans la lumière des docks et les ombres de la ville, les images, somptueuses rêveries en noir et blanc, éclairent étrangement ce monde de misère, le nimbent d'une poésie irréelle. C'est le premier film mis en scène par le comédien taïwanais Leon Dai (vu, l'an dernier, dans Parking, de Chung Mong-hong). Un essai joliment transformé.

  6. Nouvel Obs
    par Xavier Leherpeur

    Du néoréalisme made in Taïwan, tendu entre drame intimiste et sèche peinture sociale. Un peu aride tout de même.