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Avec une économie de mots et d'effets, Jeon Soo-il frappe droit au coeur avec cette chronique d'une effroyable et tragique lucidité, qui aborde des thèmes comme la perte de l'innocence et la précarité.
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L'accumulation de malheurs qui s'abat sur ces damnés de la mine aurait pu tourner au misérabilisme compassionnel. L'écueil est évité grâce à la jeune Yu Yun-mi, formidable dans le rôle-titre, et à la manière pour le moins expéditive avec laquelle son personnage « arrange » au final la situation familiale. Jeon Soo-il peut être fier de ses plans. Dommage qu'il les fasse parfois durer au-delà du nécessaire.
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La mise en scène, d'une sécheresse délibérée, ne s'appesantit sur aucun des personnages, privilégiant le silence et l'enregistrement comme dénué de passion de ce désastre humain et social. Cela donne au film une forme particulièrement étrange, un peu comme si quelqu'un passait son temps à écoper une barque à laquelle il aurait volontairement fait prendre l'eau. Le sens de cette lutte interne reste cependant un peu énigmatique.