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Qui sont ces silhouettes incongrues dans un pays censément en paix avec lui-même mais que des menaces cycliques (insurrection, terrorisme...) oblige à rester aux aguets ? Dans les gares, dans les métros, dans les lieux touristiques, des jeunes militaires - le visage souvent poupin et le Famas en bandoulière - se mélangent ainsi aux badauds. Le climat de peur que leur présence ne manque pas d’instaurer, Giovanni Aloi - jeune cinéaste italien dont c’est le premier long-métrage -, le renverse en se plaçant du point de vue de ces soldats, de l’un d’entre eux en particulier. Léo (Anthony Bajon), découvre un monde où la tension est permanente. En l’obligeant à rester sur le qui-vive, son réel se reconfigure en vaste champ de bataille. Si cette Troisième guerre parvient à capter une tension physique par la force de son incarnation, le scénario trop maladroit surligne et alourdit le propos.