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Pour Lara Jenkins, cette journée devait être le plus beau cadeau de ses 60 ans : son fils Viktor va donner le premier concert de sa vie. Sauf que Viktor ne répond plus à ses appels et qu’elle n’a pas été conviée au spectacle. On comprend vite pourquoi : la réussite de sa progéniture la renvoie à son propre échec –elle qui a choisi de renoncer à la musique dans sa jeunesse, certaine de ne pas avoir le niveau adéquat– et va faire remonter tous ses traumatismes, sa haine envers elle-même et par ricochet envers les autres. Jan-Ole Gerster fait ici preuve de la même maîtrise dans la conduite de son récit que dans Oh Boy(lui aussi circonscrit à une seule journée), qui l’a révélé en 2012, mais sans pour autant confirmer les espoirs placés en lui. Car le fait de donner à vivre cette histoire dans la tête d’une héroïne à ce point glaciale crée une distance émotionnelle qu’il se montre incapable de briser.