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Notons d’emblée la pertinence et la beauté du titre d’inspiration durassienne, qui suggère à la fois une forme de béatitude et une action violente visant à s’emparer d’une chose ou d’un être. Cette dualité pourrait bien être le sujet même du film, premier long-métrage d’Iris Kaltenbäck, qui voit Lydia (Hafsia Herzi), sage-femme d’une douceur exemplaire, prise dans une spirale dangereuse. On adhère moins, en revanche, au choix du point de vue du récit, celui du petit ami (Alexis Manenti), accompagné d’une voix-off censée nous préparer à l’inéluctable. Prise en étau par le cadre de cette structure narrative aliénante, la protagoniste est comme empêchée. Lydia, avec ses mystères et ses doutes, reste trop insondable. On finit par ne plus vraiment la suivre dans cette quête éperdue au pays du mensonge.