Toutes les critiques de Lions Et Agneaux

Les critiques de Première

  1. Première
    par Mathieu Carratier

    Après "Le royaume", Matthew Michael Carnahan livre son deuxième scénario de l'année autour de la présence américaine au Moyen-Orient. Un film qui ne parle pas de l'Irak, juré, mais plus du rapport qu'entretiennent les citoyens et les médias avec leurs institutions. Le message, adressé à la jeunesse de tous les pays, est limpide : si tu ne t'engages pas, d'autres le feront pour toi, et il y a de grandes chances qu'ils prennent les mauvaises décisions. Ce message plein d'idéal, Redford l'assène avec le dynamisme d'un koala à l'heure de la sieste. A l'image, on ne verra rien d'autre que des gens qui parlent dans une pièce. Le plus gros rebondissement du film consiste un peu à voir Tom Cruise passer du salon à son bureau... Un refus de cinéma d'autant plus regrettable que les premières minutes de "Lions et Agneaux" promettaient un thriller politique seventies autrement plus mouvementé. Même le face-à-face Streep-Cruise, qu'on s'imaginait bouillant, s'avère d'une tiédeur et d'une politesse absolue. Peut-être avait-on placé nos attentes un peu trop haut... Mais quand un film s'achève en demandant au spectateur s'il compte enfin agir pour changer le monde, la moindre des choses serait de le faire autrement qu'avec un discours d'amphithéâtre mou de la thèse.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Pierre Murat

    Et là, enfin, on est en plein jeu sinistre et cynique. Entre professionnels du même monde, monstres de la même race, obligés de frayer ensemble, en dépit du mépris qu'ils se vouent. L'Amérique de Bush s'y révèle insincère jusqu'à l'indécence, mais la presse américaine n'en sort pas grandie non plus. On l'y voit coupable d'un compagnonnage prolongé, devenu, avec les années, liaison dangereuse et compromettante.

  2. Le JDD
    par Carlos Gomez

    Le propos a beau être politique, on est bien au spectacle. Qui manipule qui? Redford joue un de ces profs dont on a parfois eu la chance de rencontrer dans sa scolarité. Son propos sur l'engagement sonne juste et sans mièvrerie. Oui, les bons sentiments peuvent aussi faire de bons films. La preuve.

  3. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    On a du mal à imaginer un baptiste républicain de Géorgie prenant son ticket pour aller voir Lions et agneaux, encore moins qu'il ressorte de la salle en se disant : "Quel salaud ce George Bush ! J'adhère à MoveOn.org." En revanche, les spectateurs vivant en dehors des frontières de l'Union sont une nouvelle fois invités à contempler la paille dans l'oeil de la superpuissance. Ce qui ne suffit pas à compenser l'ennui qui vient très vite, dès que Tom Cruise et Meryl Streep ne sont plus à l'écran.
    Au moins ces deux-là ont-ils l'air de s'amuser à incarner l'un son jeune loup cynique, l'autre sa vieille journaliste désabusée. Le reste du film est d'une pauvreté qui pourrait faire oublier que Redford a réalisé jadis quelques films dignes de ce nom.

  4. Elle
    par Florence Ben Sadoun

    Derrière ces histoires qui finissent par s'imbriquer les unes dans les autres, Robert Redford affirme, devant et derrière la caméra, sa position anti-Bush. Mais quel ennui d'écouter ce discours formaté, bien qu'il soit brillamment interprété par Tom Cruise dans le rôle du politicien, et par Meryl Streep en intervieweuse, décidément, la plus surprenante des grandes actrices américaines !

  5. Le JDD
    par Danielle Attali

    Chaque tandem est prétexte à une réflexion sur les culpabilités de l'Amérique face à ses engagements politico-guerriers et sur le courage qu'on doit manifester face à ses propores opinions. A l'arrivée, un film bavard, qui manie des idées et des concepts tout à fait nobles d'ailleurs, avec un didactisme soporifique.