Première
par François Léger
Guess who’s back ? Après une virée sur Prime Video (Hater) et le cinquantième long-métrage de Claude Lelouch (L'Amour c’est mieux que la vie), Kev Adams est de retour avec Maison de retraite, dont il est également le co-scénariste. Involontairement d’actualité - le tournage a eu lieu en 2020 -, le film de Thomas Gilou (la trilogie La Vérité si je mens) met en scène un directeur de résidence pour personnes âgées qui terrorise ses pensionnaires et profite de leur argent. Adams incarne Milann, loser de 30 ans endetté et fainéant, qui passe ses soirées à boire des bières et à jouer à la console. Suite à un malencontreux événement, il échappe de justesse à la prison en échange de 300 heures de travaux d’intérêts généraux dans la dite maison de retraite. Pas de bol, Milann est allergique aux vieux. Après des débuts compliqués, il devient pourtant très proche d’une bande de sept résidants inséparables, dont il prépare l’exfiltration… La Grande Évasion en Ehpad ? Fausse piste, évidemment. Comédie chorale avec tout ce que le cinéma français compte d’acteurs du troisième âge (Gérard Depardieu, Daniel Prévost, Liliane Rovère, Jean-Luc Bideau, Marthe Villalonga…), le film reste bloqué au stade du divertissement familial sur fond de réconciliation intergénérationnelle. Beaucoup de bons sentiments donc, malgré certaines scènes avec Depardieu (en vieux boxeur aigri) et Bideau (dont le charisme ne fait que croître avec l’âge) qui parviendraient presque à émouvoir. Mais la réalisation sans âme, les gags pas très heureux et les ficelles XXL de l’histoire - Antoine Duléry en méchant digne de Scooby-Doo - empêchent Maison de retraite de décoller. Kev Adams a beau donner tout ce qu’il peut, le script mal conçu finit toujours par le rattraper.