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Oui, l’inconnu Gareth Edwards a tourné Monsters pour 15 000 dollars. Oui, le film arrive précédé d’un buzz à double tranchant, de ceux qui créent autant de phénomènes (Paranormal Activity) que de pétards mouillés (Le Dernier Exorcisme). Heureusement, cette très belle love story apocalyptique n’appartient pas à la seconde catégorie. Ni à la première, d’ailleurs, tant Edwards a créé une oeuvre atypique dont le principal souci n’est pas de braquer le box-office mais de raconter son histoire minimaliste, traversée par des visions d’une poésie fulgurante. Imaginez une version ambient de District 9 ou une relecture intime et naturaliste de La Guerre des mondes. Un conseil : n’attendez pas que le film devienne culte pour le découvrir.
Toutes les critiques de Monsters
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Formidable film de science-fiction réalisé avec trois dollars et mille idées. Gareth Edwards : un cinéaste est né. Qu'on se le dise.
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(....) Edwards, petit prodige issu de la télé, s'écarte pour le meilleur des blockbusters àla Independence Day. Entre romance et S.F., privilégiant l'intime au spectaculaire, ce mix de District 9 et Lost in Translation possède tous les atouts pour devenir monstrueusement culte !
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Le film est à son meilleur quand il détourne l’action promise du genre (fuir ou massacrer du monstre) pour devenir un road-movie passif, où le couple regarde impuissant les liens indéfectibles entre “gringos” et voisins mexicains (paternalisme, exploitation et flux frontaliers) ou des scènes de désastre convoquant l’après-ouragan Katrina.
Bateau échoué dans les arbres comme un hommage au Fitzcarraldo d’Herzog, autels mexicains aux morts, pyramide aztèque répondant à la muraille que se sont bâtie les Etats-Unis pour contenir les créatures : une poésie de bric et de broc, digitale et quotidienne, se dégage de ce voyage hagard, culminant dans un finale qui tient joliment du documentaire animalier.
Un peu comme Cloverfield dont il pique la fin, Monsters est un vrai-faux home-movie. L’artisanat du film fait à la maison y côtoie des personnages à bout de course, qui réalisent finalement qu’ils n’ont pas envie de rentrer chez eux. -
Monsters de Gareth Edwards est un road-movie atypique. Un couple y tente de survivre dans un pays infesté d'extraterrestres belliqueux. Ce premier long, tourné en vidéo et avec un budget de misère, allie le charme d'un film d'auteur à celui d'un grand spectacle de science-fiction.
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C'est donc à un certain réalisme de la perception, au refus de placer le spectateur aux premières loges de ce qui se passe, que Monsters tire sa puissance anxiogène.
L'autre intérêt du film réside dans la réflexion qu'il mène, mine de rien, sur l'état des rapports contemporains entre les hommes et les femmes. Les deux protagonistes se trouvent chacun dans une situation sentimentale désastreuse. Lui est séparé de sa femme et de son enfant qu'il ne parvient jamais à voir, elle est sur le point d'épouser un homme qu'elle n'aime pas.
A cette dysharmonie des humains s'oppose le comportement animal des monstres, qui deviennent furtivement l'envers allégorique de personnages entièrement aliénés. Ce constat pessimiste leste d'une intensité réelle l'histoire d'amour que raconte aussi Monsters.
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(...) la majorité des échanges est d'une banalité et d'une platitude frôlant le vide intersidéral, la caméra bouge gaiement pour faire passer le temps, les acteurs sont aussi paumés que le public dans ce bazar improbable, sans queue ni tête, n'allant jamais nulle part.
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Malgré quelques longueurs, l’hyper réaliste Monsters captive par sa maîtrise des effets spéciaux et sa sensibilité diffuse qui le rapproche plus de The Mist que de District 9.
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Curieux, ce film de science-fiction indépendant qui réussit à trouver un ton unique entre discours écolo et mise en scène rusée.