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L’action se passe dans un motel du Nordeste, sorte d’Ibis cradingue. Un jeune fuyard va y trouver refuge s’attirant la sympathie puis bientôt les foudres du patron et les faveurs de la patronne. On pénètre dans ce "néon Noir" avec envie. Il y a la moiteur du cadre, ces corps huileux prêts à exulter et une mise en scène excitée par toutes les vibrations interlopes environnantes. Le triangle plus ou moins amoureux qui va peu à peu se former a de la gueule : le jeune loubard fragile tout en muscles, le vieux beau déglingué et une femme plutôt sauvage qui n’a pas froid aux yeux. Problème, le brésilien Karim Aïnouz (Le Jeu de la Reine) ne sait pas trop quoi faire de ce beau monde. Si ce Motel Destino inscrit son récit dans une atmosphère néo-noir caliente telle qu’Hollywood avait su nous en gratifier dans les 80’s et les 90’s, tout sent l’esthétisme rutilant limite publicitaire. L’arrière-fond criminel, lui, n’est pas assez traité pour insuffler une quelconque tension extérieure et les personnages restent trop à l’état de marionnettes pour faire monter la fièvre.