Première
Le pari était ambitieux : retracer la vie (l’odyssée) d’un légendaire acteur australien, aborigène qui plus est, David Gulpilil (Walkabout). Le choix de la forme, des aller-retours entre le David d'aujourd’hui, au crépuscule de sa vie, et le David acteur, dans ses plus grands rôles, était lui aussi audacieux. Mais le résultat final manque de saveur, ne trouvant jamais le bon ton, ni le bon rythme. Trop décousu et trop redondant. À l’écran, on y voit David, la soixantaine consommée, lutter contre un cancer des poumons, passer entre les machines ronflantes de l’hôpital, regretter sa terre natale, rencontrer un vieux camarade. Bref couler une vie tranquille, quoiqu’un peu nostalgique et déclinante, dans un quartier cossu de Murray Bridge. Mais le film balaie trop vite plusieurs épisodes de sa vie (moins reluisants), son alcoolisme notamment, ses déboires avec la justice, les violences contre sa femme. Et l’on finit par avoir l’impression que David radote. Ou pire encore, s’enorgueillit.
Estelle Aubin