On ira

La Chambre d’à côté d’Almodovar, Le Dernier souffle de Costa- Gavras… La mort et plus précisément la manière de vivre ou provoquer la dernière ligne droite de son existence apparaît comme la thématique de ce début 2025. Car voilà que pour son premier long, Enya Baroux (révélée par la série Fleur bleue qu’elle a co- créée) a choisi elle aussi s’arpenter ce terrain mais sous un autre angle, bien plus casse- gueule, celui de la comédie. Même si rien ne prête pourtant spontanément à sourire devant la situation de son héroïne, une octogénaire dévorée par un cancer devenue incurable qui a décidé de partir en Suisse mettre fin à ses jours mais ne parvient pas à l’annoncer à son fils et à sa petite fille. Et prétexte alors, pour qu’ils l’accompagnent dans cet ultime voyage, un improbable héritage à aller récupérer de l’autre côté des Alpes dans un camping- car conduit par un auxiliaire de vie rencontré à la veille. L’influence – revendiquée et pleinement assumée de Little Miss Sunshine- plane sur ce road movie à l’écriture finement ciselée. Tant dans la gestion maline des quiproquos que dans son talent à trouver à chaque fois une manière différente de clore les différentes sous- intrigues qui peuplent ce récit. L’équilibre entre rires et larmes ne paraît ici jamais artificiel ou forcé. A l’image de l’interprétation tout en finesse de son quatuor d’interprètes : Hélène Vincent et Juliette Gasquet (déjà irrésistible dans Jeune et golri et Fiasco), primées à l’Alpe d’Huez, Pierre Lottin et David Alaya (Miséricorde). La comédie française devra compter avec Enya Baroux.