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L’Outsider du titre, c’est Chuck Wepner, alias le « Bayonne Bleeder », petit boxeur du New Jersey qui rencontra la gloire (éphémère) un soir de 1975, lorsqu’il réussit l’exploit de tenir 15 rounds d’affilée face à Mohammed Ali, avant de s’incliner par K.O. technique, et inspira dans la foulée à Sylvester Stallone l’histoire de Rocky. Un sympathique underdog soudain projeté sous les feux de la rampe, emblème du type qui gagne même quand il perd… Liev Schreiber, éternel second couteau du cinéma US, s’est identifié à lui au point de porter ce biopic à bout de bras, le produisant, collaborant au script, interprétant le rôle principal. Un autoportrait ? C’est une piste d’autant plus crédible que Naomi Watts (ex-madame Schreiber à la ville) joue ici le rôle de la serveuse au cœur d’or qui finira par remettre dans le droit chemin le fighter cramé par les excès. Habité par des mythologies beaucoup plus grandes que lui (Ali, Rocky, le New Jersey de Springsteen et des Soprano…), le film, collection de saynètes où résonne le blues des lendemains de cuites, rythmé par des extraits déchirants de Requiem pour un champion (film de 1962 avec Anthony Quinn en proto-Balboa) n’a même pas besoin de viser haut pour sonner juste. Le schéma est connu (ascension, chute, rédemption), le décorum seventies ultra balisé, mais, après tout, on n’a pas toujours besoin de gagner le match pour s’offrir un instant d’éternité. Outsider est bien à l’image de Schreiber himself : modeste, bonhomme, terriblement attachant.