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Ils étaient a priori faits l’un pour l’autre. Florence, violoniste élevée dans une famille fortunée et conservatrice et Edward, aspirant écrivain d’origine plus modeste, tombés fous amoureux dans cette Angleterre du début des années 60, corsetée par des conventions sociales étouffantes. Mais à 20 ans, on ne connaît pas grand-chose de la vie et encore moins de la sexualité. Et ils vont vivre une nuit de noces catastrophique qui va impacter douloureusement la suite de leurs existences. Pour son premier long, le metteur en scène de théâtre Dominic Cooke porte à l’écran le roman éponyme d’Ian McEwan, décidément très présent en ce mois d’août, dans la foulée de l’adaptation de son Intérêt de l’enfant par Richard Eyre avec My Lady. Et il en tire un film dont la facture classique presque ouatée masque subtilement ce poison qui va inéluctablement couler dans les interstices de cette passion réduite à néant. Une œuvre juste et cruelle sur l’impossibilité de dire son malaise et d’agir pour le vaincre à cause de cette angoisse de ne pas être comme les autres. Dans le rôle central, Saoirse Ronan livre une nouvelle composition tout en finesse quelques mois après Lady Bird qui lui avait valu sa deuxième nomination à l’Oscar de la meilleure actrice. Une grande actrice dans un beau mélo.