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La famille inspire décidément Morgan Simon. Dans son premier long, Compte ses blessures, il était question d’une relation père- fils. Ici, il s’agit encore d’un fils (Félix Lefebvre, remarquable) mais confronté à une mère trop donc mal aimante. Quelqu’un qui a toujours jonglé avec les galères de fric avant qu’ils finissent par la rattraper, privée de chéquier et de carte bleue à la veille de Noël. La goutte d’eau qui va faire imploser cette relation (trop) fusionnelle. On pourrait reprocher à Simon d’arpenter des sillons déjà beaucoup explorés par le cinéma français. Mais il réussit à s’en échapper en introduisant un troisième personnage venant bousculer le duo. La patronne du bar du quartier de son héroïne. La première capable de voir la femme derrière la mère, de porter sur elle ce regard perçant et troublant qui va la réanimer et casser la dynamique du récit. Et chaque face- à- face Valeria Bruni- Tedeschi- Lubna Azabal justifie à lui seul la découverte du film.