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Ça raconte quoi ? C’est le quatrième film du cinéaste aveyronnais Alain Guiraudie, notamment auteur du Roi de l’évasion. Cette fois, ça se passe l’été, au bord d’un lac. Des hommes s’y retrouvent pour bronzer, nus ou pas, mais aussi pour se chopper dans les bois environnants. Ils profitent ainsi de leur plaisir à l’abri des regards indiscrets. C’est là que Franck rencontre Michel. Et qu’il en tombe instantanément amoureux. Mais Michel est un homme dangereux. Franck n’ignore pas ce fait, mais, finalement, ça ne fait que l’attirer davantage. Les bad boys ont décidément toujours la cote.C’est avec qui ? Que des visages peu ou pas connus du cinéma français : Pierre Deladonchamps, Christophe Paou ou encore Patrick d’Assumçao. Mais on pense qu’à l’avenir, ces noms vous seront bien plus familiers.Nominations : 8 au total, autant que La Vie d’Adèle. Meilleurs film, réalisateur, scénario original, acteur dans un second rôle, espoir masculin, montage, son et meilleure photographie. Et Sylvie Pialat vient de recevoir le Prix Daniel Toscan du Plantier qui récompense le meilleur producteur/meilleure productrice de film français de l’année.Pourquoi il fallait le voir ? Déjà pour donner tort à ceux qui avait censuré l’affiche du film sous prétexte qu’elle était choquante (vous l’aviez vu, vous, la fellation, à peine esquissée, au fond de l’image ?). Mais surtout parce que ce film au pitch, en apparence, aussi grand qu’une semi-serviette de table, renferme en réalité un thriller tendu mêlé à une histoire de cœur sensuelle, chaude comme le sable au soleil, et un sosie de Magnum. Avec un tout petit nombre d’acteurs, le film de Guiraudie parvient à nouer une intrigue qui aborde sans détour la mort, l’amour et le désir. Et quand le fond, passionnant, s’accompagne d’une forme parfaite, à savoir une mise en scène précise et sans jugement, on pourrait se permettre de crier au chef d’œuvre. Mais on va attendre que les César le fasse pour nous.Ça repart avec quoi ? Le film a beau être une véritable réussite à tous points de vue, il va avoir des difficultés pour lutter contre le rouleau compresseur La Vie d’Adèle. Quoique depuis quelques temps, il se murmure qu’il partirait favori… Du côté du meilleur espoir, peu de chance pour Pierre Deladonchamps de remporter la statuette face à Vincent Macaigne. En revanche, Patrick d’Assumçao pourrait surprendre et récolter le César sous les yeux de François Damiens, Olivier Gourmet, Patrick Chesnais et Niels Arestrup. Du côté du son, le film, où la BO est quasi uniquement composée de clapotis de l’eau du lac en question dans le titre, pourrait bien obtenir le prix. En tout, L’Inconnu du lac pourrait, raisonnablement, repartir avec 2 statuettes.Perrine Quennesson