Ça raconte quoi ? L’histoire de Benjamin, interne stagiaire dans le service hospitalier dirigé par son père ; sa rivalité-amitié avec Abdel, son co-interne d’origine étrangère ; sa relation compliquée avec son père ; ses erreurs de débutant…
C’est avec qui ? Acteur atypique à la voix traînante et au physique frêle, Vincent Lacoste n’arrête pas de tourner depuis Les beaux gosses qui l’a révélé. Dans son premier grand rôle dramatique, il confirme les espoirs placés en lui. Face à lui, on trouve Reda Kateb, autre acteur à « gueule » au parcours sinueux, passé par le cinéma d’auteur français et Hollywood (Zero Dark Thirty, Lost River). Leur différence d’âge et d’expérience sert au mieux leurs personnages.
Nominations : 7. Meilleur acteur dans un second rôle (Reda Kateb), meilleure actrice dans un second rôle (Marianne Denicourt), meilleur scénario original, meilleur montage, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur film.
Pourquoi fallait le voir ? Ancien étudiant en médecine, Thomas Lilti a réussi à saisir, au prix d’une mise en scène immersive, les enjeux économiques et humains qui conditionnent le fonctionnement de l’hôpital. Il a greffé là-dessus une histoire initiatique parfaitement au point qui raconte la France d’aujourd’hui, entre intégration foutraque, administration à la dérive, népotisme abusif, solidarité spontanée et créativité libératrice.
Ça repart avec quoi ? Aucun favori ne se dégage véritablement dans la course aux César du meilleur film et du meilleur réalisateur, même si Timbuktu et Saint Laurent semblent avoir la faveur des pronostics –des critiques. Hippocrate pourrait mettre tout le monde d’accord. Une chose est sûre : Vincent Lacoste, le seul à la jouer désinvolte, n’a aucune chance face aux poids-lourds Canet, Arestrup et Duris, et face à ses jeunes concurrents directs, Niney et Ulliel, qui font tous dans la composition haut de gamme que les votants aiment récompenser. Reda Kateb et Marianne Denicourt ont en revanche toutes leurs chances dans la catégorie inférieure.
Christophe Narbonne (@chris_narbonne)
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