Les pires films de 2013
After Earth
Jaden Smith et Will Smith dans un mélo intergalactique ? C?est deux Smith de trop. Mais After Earth n?est pas seulement le nouveau film de la nouvelle star hollywoodienne (Jaden). C?est aussi le nouveau Shyamalan. Et, à ce compte-là, une horrible déception.Tout le projet du film est inscrit dans le regard d'un enfant noyé de terreur, écrasé sous le poids d'une responsabilité trop grande pour lui et baignant dans une soupe new age aux relents religieux-sectaires (le Smith scientologue). Le film éclaire à la lumière noire la carrière de Night. L?auteur de Incassable est définitivement passé du côté obscur et <em>After Earth</em> abdique toute ambiguïté (à la différence du réussi La Stratégie Ender) pour proposer une morale limite fasciste autour de la peur. Shyamalan n?imagine de salut que dans la soumission et envisage l?éducation comme un dressage permettant d?assumer la folie des pères. Qui se souvient qu?il y a 15 ans, Manoj réalisait Sixième Sens ? Les gars de la promo qui collent la référence sur l'affiche.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> Kick-Ass 2, autre film de genre hyper prometteur sur le papier, qui, à l'écran, devient une fable réac qui torture des enfants et n'est jamais divertissante.
Arrêtez-moi
En faisant un remake de Garde à vue avec Sophie Marceau et Miou-Miou (et une adaptation de Jean Teulé), Jean-Paul Lilienfeld semble chercher systématiquement à faire pire. Poussiéreux, théâtral, Arrêtez-moi (le cri du réalisateur ?) paraît interminable et vieillot. Au secours, arrêtez tout.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> Doutes - Chroniques du sentiment politique, suite de dialogues face à face entre deux couples autour de la politique avec Christophe Barbier et Benjamin Biolay (yeah !), qui ressemble à une pièce de théâtre subventionnée tellement hors de ce monde qu'on a failli sortir de la salle.
Die Hard : Belle journée pour mourir
Le volet de trop ? On s?était déjà dit ça de Die Hard 4, mais cette Belle journée pour mourir ferait passer le Len Wiseman pour du Renny Harlin et André Rieu pour Beethoven (oui, oui, il s?agit bien d?une référence à L?Ode à la joie qui illuminait encore un peu le trailer). Absence d?humour, recyclage carde des répliques, galerie de méchants insignifiants, Willis en mode rien à battre, technique aux fraises (coucou les CGI !), scénar pathétique? Pourtant, on en veut moins à John Moore (qui avait réalisé l?horrible Max Payne, donc on était prévenus) qu?au Bruce qui vient pisser sur la tombe de son personnage fétiche avec un cynisme dégueulasse. <strong>Vous détesterez aussi :</strong> Red 2, suite pas inspirée du déjà pas inspiré Red, qui est quand même mieux que ce <em>Die Hard 5</em>. C'est dire.
Carrie, la vengeance
On a rien demandé et on se prend le Carrie de 2013 dans les dents. Archétype du reboot inutile, Carrie, la vengeance suit scrupuleusement son cahier des charges à la façon des remakes des classiques de John Carpenter (souvenez-vous, Fog, The Thing?). Gâcher de bons talents comme Chloë Moretz et Julianne Moore, remplacer le style et la suggestion par des CGI, livrer un scénar copié-collé? <strong>Vous détesterez aussi : </strong>Oldboy de Spike Lee, autre remake inutile, qui fut charcuté par le studio, lynché par la presse et boudé par le public. Bingo !
Demi-sœur
Heureux les simples d?esprit, paraît-il. Oui, mais et les spectateurs ? Josiane Balasko en triso plus fripée que son imper, Michel Blanc en toubib qui se transfigure à coup d?ecstasy : alors que 2013 marquait le crash des comédies populaires françaises friquées et tubées, calibrés pour le prime time (Turf en tête de pont), Demi-soeur est le bouc émissaire de tous ces films autoproclamés "tendres et drôles", qui dégueulent de bons sentiments et dont la vision provoque une gêne persistante. <strong>Vous détesterez aussi :</strong> L'indigeste Cookie, où Virginie Efira se livre à une imitation de l'accent chinois dont on s'étonne qu'elle n'a pas provoqué de crise diplomatique.
Copains pour toujours 2
Pas de pitch, sinon quatre potes répulsifs et régressifs (Adam Sandler et Kevin James dans un concours de bêtise) qui brassent les grands thèmes de la vie dans des discussions sans fin : l?urine, la merde, les ennuis de scrotum et les femmes. Ca vous rappelle quelque chose ? Copains pour toujours 2 est la version yankee du <em>Coeur des hommes 3</em>. Sauf que les Américains ont la chance d'avoir Taylor Lautner pour faire un caméo.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> <em>Le Coeur des hommes 3. </em>CQFD.
Le cœur des hommes 3
Marc Esposito réunit les potes, Bernard Campan, Jean-Pierre Darroussin et Marc Lavoine (Gérard Darmon s'est barré pour cause de frite avec le réal, et est remplacé par Eric Elmosnino -ça ne se voit pas) pour une nouvelle "leçon de vie" et de "doutes existentiels" : ça parle donc couille, adultère, poils, thunes, foot et prix du mètre carré. Esthétiquement et scénaristiquement, le film vole aussi haut que ces thèmes-là, et se conclut par un "on est bien qu'entre mecs" flippant. L'équivalent d'une brève de comptoir d'1h54. L?un des films les plus déprimants de l?année.<strong>Vous</strong><strong> détesterez aussi :</strong> <em>Copains pour toujours 2. </em>Voir plus loin.
Malavita
Michelle Pfeiffer ! Robert De Niro ! Tommy Lee Jones ! Martin Scorsese ! Et... Luc Besson. Laborieux exercice de révérence envers Bob et l??uvre de Scorsese versant "you fuck my wife", Malavita est une ?comédie? (sic) gangster d?une bêtise inouie. Le clash Frenchy vs Yankee se résume à Big Mac contre camembert, dans une Normandie de vidéo de syndicat d'initiative. L'apothéose survient lorsque le personnage de De Niro est convié à une projection des Affranchis, dans un moment méta WTF qui nous fait de la peine en pensant à De Niro devant tourner ça. Pire que Taxi 3 ? Pire.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> Taken 2, suite aussi inutile que mal foutue.
Perfect Mothers
Robin Wright et Naomi Watts en mamans amies d'enfance qui couchent chacune avec le fils de l'autre. Avec un sujet piquant piqué à Dors Lessing, sur un coin d'île tropicale à l'esthétique Tahiti douche (ah ! la plage, ah ! le soleil, ah ! le sable), Anne Fontaine fait pousser un navet jamais érotique, jamais sulfureux, hyper moralisant et balisé. Bel exploit.<strong>Vous</strong><strong> détesterez aussi : </strong>Diana, faux biopic et romcom saccharosée, tant qu'à faire dans le Naomi Watts-bashing.
Angélique
Il n'est sorti que depuis une semaine mais ce film termine bien mal l'année, le pauvre. 49 ans après la version avec la chute des reins de Michèle Mercier, Angélique cru 2013 (par Ariel Zeitoun, le réal de Bimboland et Yamakasi) n'entend pas chanter les anges. Jamais spectaculaire malgré son sujet swashbuckling, jamais sensuel malgré la beauté de Nora Arnezeder, jamais intéressant tout court, voilà un film en costumes qui file le bourdon.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> Belle du seigneur, adaptation mort-vivante du roman d'Albert Cohen, sortie trois ans après son tournage et deux ans après la mort de son réalisateur Glenio Blonder.
R.I.P.D. Brigade fantôme
Ryan Reynolds, Jeff Bridges, Kevin Bacon pour un des flops les plus retentissants de l?été. Deux flics enquêtent sur des phénomènes paranormaux - avec des flingues et pas des planches de ouija - pourchassant des monstres dans un thriller qui donne surtout envie de se pendre. Un peu de SOS Fantômes, beaucoup de Men In Black et surtout beaucoup trop d'effets numériques façon fin 90's et de blagues douteuses. Bref, le film était irrémédiablement périmé -à tel point que le studio Universal l'a enterré vivant. Même Bridges n?était pas sauvable. Rest in Peace ? Reste surtout en 2013.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> Percy Jackson - La Mer des monstres, suite bourrée de SFX des aventures des teen-agers demi-dieux qui a été aussi oubliée par son studio producteur.
Les Ames vagabondes
Les haters de <em>Twilight</em> peuvent être contents : la carrière de Stephanie Meyer au cinéma semble stoppée net grâce au flop des <em>Ames vagabondes</em>, d'après son roman éponyme. Après avoir passé à la javel les mythes des vampires et des loups-garous, Meyer (ici productrice exécutive) commet l'exploit de faire la même chose à la SF. Avec son esthétique chicos et moche (on ne dit pas merci au réal Andrew Niccol), sa romance rose bonbon et sa vision de l'Amérique éternelle en carton-pâte, Les Ames vagabondes est un beau plantage. Tout comme <em>Twilight</em> (avec ses vampires abstinents et ses garous épilés) ne disait finalement pas grand-chose sur la sexualité, <em>Les Ames vagabondes</em> n'utilise pas la SF pour nous faire décoller et s'interroger sur le devenir de l'homme.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> The Mortal Instruments - La Cité des ténèbres, autre adaptation d'un roman young adult et foutoir incroyable d'influences très mal digérées, de <em>Star Wars</em> à <em>Donjons et Dragons</em>.
The Call
Ca commence comme un honnête thriller de série B : une opératrice radio du LAPD (Halle Berry) échoue à secourir la victime d'un tueur. Plus tard, elle aide une kidnappée à s'en sortir et y voit là sa rédemption. C'est mille fois vu mais pourquoi pas. Sauf que Brad Anderson (qui semble ne jamais pourvoir rééditer son coup de maître, Le Machiniste) emballe en fait un nauséabond plaidoyer pour l'autodéfense, bassement démago et même pas divertissant.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> American Nightmare, fausse fable de SF et vrai film de propagande pour la justice personnelle. Qui, comme <em>The Call</em>, a très bien marché aux USA.
Les pires films de 2013
C'est parti pour le meilleur du pire de 2013 : du young adult mal décongelé (Les Ames vagabondes) à l'actioner insultant (Die Hard : Belle journée pour mourir) en passant par la comédie française non-euclidienne (Demi-soeur) ou la beaufitude (ré)incarnée (Le Coeur des hommes 3, Copains pour toujours 2), voici (avec ce qu'il faut de mauvaise foi) le worst of de l'année cinéma.
Un p'tit gars de Ménilmontant
Nanar policier frenchy avec Olivier Marchal en caution cuir-barbe (il faisait la même chose cette année dans Le Jour attendra), ce <em>P'tit gars</em> voudrait être grand, âpre et réaliste. Il n'est que bourré de clichés, réalisé avec la même vigueur qu'une fiction flicarde de TF1 du jeudi soir (le réal Alain Minier a d'ailleurs fait ses "armes" de scénariste sur <em>Madame le consul</em> et <em>Section de recherches</em>), sans jamais atteindre pourtant les grands moments de nullité surréaliste du polar 80's françaoui (Cross, L'Arbalète, Le Faucon). C'est limite dommage.<strong>Vous détesterez aussi :</strong> La Marque des anges - Miserere, polar ésotérique d'après Jean-Christophe Grangé, qui, comme l'hirondelle, revient chaque année sur les écrans. Ronfle.
La Vénus à la fourrure
Quelque part entre <em>Au théâtre ce soir</em>, ?<em>Sacher-Masoch pour les nuls</em> et <em>Le Petit Polanski illustré</em>, cette Vénus sentait le fauve. Le jeu outrancier d'Amalric et Seigner, la médiocrité des dialogues, la pauvreté de la mise en scène : on hésite encore pour savoir ce qui nous a retenu dans la salle. Le sommeil ?<strong>Vous détesterez aussi :</strong> Le Grand retournement, un autre huis clos théâtral foiré, qui raconte la crise financière en alexandrins. Et oui.
C'est parti pour le meilleur du pire de 2013 : du young adult mal décongelé (Les Ames vagabondes) à l'actioner insultant (Die Hard : Belle journée pour mourir) en passant par la comédie française non-euclidienne (Demi-soeur) ou la beaufitude (ré)incarnée (Le Coeur des hommes 3, Copains pour toujours 2), voici le worst of de l'année cinéma.
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