"Je vais attendre que l’effet d’Anora retombe, et après je louerai Pretty Woman...", ajoute le vainqueur de la dernière Palme d'or.
Depuis sa présentation au Festival de Cannes, où il est reparti avec la prestigieuse Palme d’Or, Anora n’a de cesse d’être comparé à Pretty Woman, la rom-com de Garry Marshall sortie en 1990 – que ce soit chez The Hollywood Reporter, ou ici même, à la rédaction de Première : "une relecture déjantée de Pretty Woman, avec de la cocaïne à la place des pâtisseries", écrivait-on en le découvrant à Cannes, en mai dernier.
Julia Roberts devient Mikey Madison, et tout comme son aînée, cette travailleuse du sexe tombe amoureuse d’un homme plein aux as – de Richard Gere à Mark Eydelshteyn, le fils d’un oligarque russe. Une histoire très proche, une réécriture vue à travers la caméra de Sean Baker qui, lui-même, a longtemps ignoré les ressemblances entre les deux films.
35 ans plus tard, Richard Gere tacle son personnage dans Pretty WomanAlors que son dernier long-métrage vient d’être présenté au Festival de Toronto, le réalisateur a fait cette confession auprès d’IndieWire :
"Très honnêtement, je n’avais pas fait le rapprochement jusqu’à ce que nous soyons au milieu de la production et qu’une personne ait fait la remarque, et alors je me suis dit : ‘Oh ok, ouais, c’est vrai, je vois.’ Mais je ne voulais pas que cela m’influence. (…) Alors j’ai décidé de ne pas le revoir, et pour vous dire la vérité, je ne l’ai pas revu depuis les années 90. Je vais attendre que l’effet d’Anora retombe, et après, je le louerai à tout moment."
Au-delà de ses similitudes avec la comédie romantique culte, Sean Baker n’est pas à son premier coup d’essai dans l’univers des travailleurs et travailleuses du sexe. Dans Tangerine, sorti en 2015, il met en lumière des prostitués afro-américaines transgenres, puis dans Red Rocket (2021), son personnage principal est un acteur de film X.
Pour Anora, il va plus loin. Il a fait appel à une travailleuse du sexe, Andrea Werhun, en tant que consultante afin de donner à son film une vision réaliste et respectueuse de ce milieu. Quant aux acteurs, Mikey Madison s’est également entraînée pendant des mois pour ses numéros de danses érotiques et a appris le russe. Il était vital selon elle de donner aux spectateurs l’impression que cela faisait des années qu’Anora exerçait ce métier. La comédienne sera prochainement récompensée pour sa performance et l’ensemble de sa jeune carrière du prix du Nouvel Hollywood au Festival de Deauville.
Tantôt décrit comme "un faux Pretty Woman", une version détournée et plus réaliste de la comédie romantique, ou encore "une sorte de variation malpolie et azimutée sur Pretty Woman", comme c’est écrit dans notre critique, Anora sortira le 30 octobre en salle.
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