Steamboy, Paprika et Liz & l'oiseau bleu font partie de la sélection spéciale anime proposée sur le site de France Télévisions.
En cet été 2022, Première vous propose un hors série spécial Japanimation. Pour tout savoir sur les adaptations de mangas cultes One Piece, Dragon Ball ou Evangelion, mais aussi sur les plus beaux films d'animation venus du Japon, rendez-vous dans les kiosques... et sur France.TV. Car durant tout l'été, le site de France Télévisions partage une sélection de 8 oeuvres majeures du genre. Nous en avons sélectionné trois ci-dessous, accompagnées des critiques élogieuses de la rédaction.
La Japanimation dans tous ses états : le hors série de Première n°18Paprika, de Satoshi Kon, sorti en 2006
Dans le futur, un nouveau traitement psychothérapeutique nommé PT a été inventé. Grâce à une machine, le DC Mini, il est possible de rentrer dans les rêves des patients, et de les enregistrer afin de sonder les tréfonds de la pensée et de l'inconscient. Alors que le processus est toujours dans sa phase de test, l'un des prototypes du DC Mini est volé, créant un vent de panique au sein des scientifiques ayant développé cette petite révolution. Dans de mauvaises mains, une telle invention pourrait effectivement avoir des résultats dévastateurs. Le Dr. Atsuko Chiba, collègue de l'inventeur du DC Mini, le Dr. Tokita, décide, sous l'apparence de sa délurée alter-ego Paprika, de s'aventurer dans le monde des rêves pour découvrir qui s'est emparé du DC Mini et pour quelle raison. Elle découvre que l'assistant du Dr. Tokita, Himuro, a disparu...
L'avis de Première : Avec ce film en forme d’anthologie, le réalisateur boucle un cycle commencé avec Perfect Blue (98) et poursuivi avec Millennium Actress (01). Adaptant un roman populaire de Yasutaka Tsutsui, il a trouvé dans l’exploration des rêves un cadre idéal pour y décliner ses registres de prédilection (mélo, polar, SF) et établir des correspondances entre réalité et illusion. Malgré la complexité de l’intrigue, les doubles personnalités et autres superpositions de rêves contaminés, on n’est jamais perdu. Visuellement, les images 3D et 2D se mêlent avec une fluidité inédite. Et, une fois de plus, la précision des visions donne l’impression que cette histoire aurait pu être tournée en prises de vues réelles.
Steamboy, de Katsuhiro Ôtomo, sorti en 2004
En 1851, à l'époque de l'Angleterre victorienne, Ray, un gamin surdoué, réussit à maîtriser une nouvelle invention ultra puissante et dévastatrice et va l'utiliser pour lutter contre les forces du mal, sauver sa famille et Londres de la destruction.
L'avis de Première : Le film, par son souci scrupuleux des matières (vapeurs, fumées) et mécaniques (engrenages, pistons, courroies), son attention portée aux textures et architectures baignées dans une tonalité automnale mélancolique, ses décors dessinés avec un réalisme hallucinant, ou encore son déluge d'inventions délirantes liées au thème de la vapeur, travaille une esthétique dans laquelle le regard se confond, se noie jusqu'à l'ivresse. (...) Steamboy est aussi une métaphore. Otomo ne cesse d'élaborer un monde avec une minutie malade pour ensuite le détruire. Entre faire et défaire, l'homme se trouve ainsi le maître d'un nouveau pouvoir qui lui échappe et le pousse vers le chaos. Tout passe par la technique, la mécanique, la machine, de la terre à la mer jusqu'à une cathédrale volante et démente qu'on croirait dessiné par Gaudi. L'homme peut tout conquérir et ainsi tout détruire. Cette approche philosophique sur la création, véritable palimpseste esthétique sur le progrès et ses excès, Steamboy le fait vivre par son déluge de formes parfaites qui petit à petit dérivent vers leur anéantissement.
(notre critique est à lire en entier ici)
Liz et l’oiseau bleu, de Naoko Yamada, sorti en 2019
Nozomi est une jeune femme extravertie et très populaire auprès de ses camarades de classe, doublée d'une talentueuse flûtiste. Mizore, plus discrète et timide, joue du hautbois. Mizore se sent très proche et dépendante de Nozomi, qu’elle affectionne et admire. Elle craint que la fin de leur dernière année de lycée soit aussi la fin de leur histoire, entre rivalité musicale et admiration. Les 2 amies se préparent à jouer en duo pour la compétition musicale du lycée Kita Uji. Quand leur orchestre commence à travailler sur les musiques de Liz und ein Blauer Vogel (Liz et l’Oiseau Bleu), Nozomi et Mizore croient voir dans cette oeuvre bucolique le reflet de leur histoire d’adolescentes.
L'avis de Première : La réalisatrice Naoko Yamada (Silent Voice) déjoue avec une habileté extrême ce qu’on pourrait attendre de ce sujet. Le concours finira à l’arrière-plan : ce qui compte pour les deux musiciennes et amies, ce sera de s’accorder pour jouer au plus juste, au plus vrai, et non pas « mieux » ou « plus fort que les autres ». Pas de discours sur la nécessité d’être le ou la meilleure de la classe/du lycée/du monde pour s’accomplir. Nulle guimauve sur les rapports entre le conte de l’oiseau bleu et la vie réelle, nulle dialectique balourde sur l’art qui inspire la vie qui inspire l’art. Si dialectique il y a, c’est celle entre la réalisation aux accents d’aquarelle impressionniste et la musique – et les sons hyperréalistes, comme la pluie et les bruits de pas – de Kensuke Ushio. L’une s’inspire de l’autre, et vice versa.
(notre critique est à lire en entier ici)
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