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Pacific Rim, l’esprit de contradiction incarné ?  C’est en tout cas ce que doit se dire Warner. Après le semi-échec du film aux Etats-Unis, où il n’avait toujours pas atteint la barre des 100 millions de dollars de recette en 3 semaines d’exploitation, Pacific Rim comptait sur l’internationale pour rentrer dans ses frais. Et si en Chine et en Russie, le film de Guillermo del Toro a fait un démarrage spectaculaire, il ne marche que doucement en France avec 975 000 entrées depuis le 17 juillet dernier. Mais le film a déjà rapporté assez pour être remboursé, et peut-être même voir naître une suite.En plus de cela, il devait y avoir un sacré bonus : le Japon. En effet, Pacific Rim est un vrai hommage aux films de monstres, les Kaijus, véritables figures locales du pays du soleil levant. De plus, plusieurs acteurs étaient des stars japonaises, ce qui en faisait, en plus du sujet, un argument commercial efficace. Et pourtant… les résultats, s’ils ne sont pas décevants, ne sont pas non plus pleinement convaincants. Lors du premier week-end de sa sortie, le 10 et 11 août, l’impressionnant long-métrage n’a attiré « que » 134 506 spectateurs, soit une recette de 3,04 millions de dollars et s’est placé en 6ème position au box-office. Il se retrouve ainsi derrière Le Vent se lève d’Hayao Miazaki, ce qui est plutôt logique même si le film maintient exceptionnellement la première place depuis 4 semaines, mais surtout derrière l’autre blockbuster qui sortait en même temps : World War Z. Le film apocalyptique de Brad Pitt et son brushing a décroché la quatrième place du BO local avec 236 910 entrées.Un démarrage très moyen qui peut s’expliquer par la popularité des deux actrices japonaises du film, Mana Ashida et Rinko Kikuchi. Connues dans leur pays natal, elles n’ont tout de même pas l’aura d’un Brad Pitt. De plus, le film se situe dans la lignée des dérivés de Godzilla, une franchise, qui a certes eu un grand succès mais, qui est aujourd’hui bien émoussée. Pour preuve le dernier, Godzilla : Final Wars, sorti en 2004, n’avait réussi a amassé qu’un petit 13 millions de dollars en fin de carrière. On ne sait pas si ça augure du meilleur pour le remake à venir de Gareth Edwards. Une autre idée pour expliquer ce tiède départ est peut-être le désintérêt du public japonais à voir une production américaine s’approprier son patrimoine. Il n’est en effet pas rare de constater que l’adaptation d’une œuvre culturelle d’un pays par un autre n’est pas synonyme de succès. Récemment, Bel Ami et Les Misérables peuvent témoigner…