Thierry Klifa peine à rendre crédible ce thriller sur fond de lutte des classes.
En 1981, avec Le choix des armes, Alain Corneau signait un polar majeur doublé d’une tragédie shakespearienne, avec déjà Catherine Deneuve en haut de l’affiche. Thierry Klifa avait sans doute ce chef d’œuvre en tête lorsqu’il a entrepris de réaliser Tout nous sépare qui, comme son illustre aîné, joue sur plusieurs tableaux : le thriller, le drame passionnel et un fort arrière-plan social. Deneuve y joue une entrepreneuse, mère d’une junkie (Diane Kruger) amoureuse de son dealer (Nicolas Duvauchelle) qui tente de lui soutirer de l’argent pour effacer les conneries de ses acolytes (Nekfeu et Sébastien Houbani). Les éléments de la tragédie sont en place.
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Manque de crédibilité
Tout ce qui fonctionnait dans le film de Corneau (le triangle amoureux, le déterminisme social, l’épopée sanglante) sonne ici désespérément faux, en dépit d’une mise en place plutôt efficace. Nicolas Duvauchelle n’a pas la violence romantique de Depardieu et Nekfeu, pas la nature inquiète d’Anconina. Du coup, lorsque Deneuve prend les armes (en souvenir de Montand), on est plus dans la citation embarrassante que dans une situation crédible. Dommage.
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