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Les moments de magie qui traversent son film révèlent une forme de spiritualité laïque qui, si elle n’existait pas, demanderait à être inventée.
Toutes les critiques de Le Dernier Voyage de Tanya
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film sera l'histoire de ce voyage, en compagnie des pinsons. Deux hommes mûrs transfigurés par la tristesse, réunis par la poésie d'un rituel de deuil immémorial, y traversent des paysages d'élégie. Autant dire qu'Hitchcock cède rapidement le pas à Tarkovski. On est en Russie, où la mélancolie est parfois si voluptueuse qu'elle en devient désirable.
Le récit est mené, en voix off, par Aist, quelque part depuis un futur indéterminé, surplombant les événements sans jamais les déflorer. Ce choix de narration ouvre à l'intériorité en même temps qu'il introduit une distance qui trouvera son explication à l'extrême fin du voyage. Signé par un réalisateur de 44 ans inconnu en France, Le Voyage de Tanya est un film saturé de beauté et de mystère. -
(...) Le Dernier voyage de Tanya est écrit comme un songe. Comme on aimerait mourir peut-être. Le tombeau lent de la route creuse la rouille du temps...
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On se glisse donc dans ce film sans trop savoir où l'on va. Et l'on finit par se perdre dans ces longs plans incantatoires où la bande-son - un chantonnement de femme, notamment - crée un trouble permanent. On devient vite complice de ces deux taiseux dont le destin est symbolisé par deux passereaux, enfermés dans leur cage, qui, brutalement, deviennent aussi menaçants que les oiseaux de Hitchcock. Un absurde léger plane d'ailleurs sur ce film, qui prône à la fois la sensualité de la vie et l'acceptation de la mort : elle permet de partir, enfin, à la recherche de l'être aimé...
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C’est aussi un de ces films convaincus qu’un interminable travelling sur une route déserte suffit à incarner tout un périple spirituel. Ici, la beauté des images et l’envoûtement contemplatif de la mise en scène s’épuisent vite, confrontés à la ténuité du scénario et d’une voix off éclairante mais trop littérale. Emerge, au final, l’ennui. Et une réplique, sublime : « Les corps de femmes sont des fleuves qui emportent le chagrin. Dommage qu’on ne puisse s’y noyer. »
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On peut pourtant sans peine se laisser captiver par la beauté imposante et fascinante de sa mise en images. Mais la fâcheuse tendance d'Aleksei Fedorchenko à se regarder filmer crée petit à petit une distance dommageable avec le récit, emprisonne l'émotion et finit par nous faire décrocher de son récit. Très beau mais ennuyeux, pour résumer et pour rester correct.