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Le rêve de Cassandre confirme un truc: le metteur en scène traverse une furieuse et surtout fructueuse crise créatrice. Tant mieux pour nous ! L'exceptionnel Match Point, il y a deux ans, connaît donc un successeur. Moins sidérant certes, mais tout de même terriblement excitant.
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Cassandre, vaine prophétesse de la chute de Troie condamnée à deviner l'avenir sans jamais être crue... Première mauvaise idée. D'emblée, le film crie au loup. Trop vite, on en voit la queue, quand bien même des circonvolutions alléniennes essaient de gagner du temps à force de paraphrases dialoguées, filmées sous la ligne de flottaison.
Toutes les critiques de Le Rêve de Cassandre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Tous deux plongent dans une spirale infernale où la vulnérabilité de l'un ne fait qu'exacerber le cynisme de l'autre. Si l'ironie persiste, elle s'est sérieusement teintée d'amertume. Une scène comme celle où l'inculte Ian, dans un cocktail très chic, est amené à parler théâtre avec un snobinard so british aurait mené hier à du burlesque. Maintenant, c'est le malaise qui domine. Quelque chose de rugueux, de sardonique. Allen montre des tricheurs et des humiliés frontalement, sans le moindre chichi. D'où un aspect brut de téléfilm qui renforce le travail très physique des comédiens.
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Un film joyeusement amoral où seul le coupable s'en sort sort bien est forcément sympathique, même si le nouveau Woody Allen est un peu trop linéaire. Le prolifique cinéaste a probablement voulu renouer avec la tragédie et détourner l'idée de l'oncle d'Amérique, ici le seul personnage drôle. Est-ce un défaut ou une qualité?
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Le Woody Allen nouveau est arrivé. Avec une cadence de tournage infernal (au moins un long par an), on pouvait craindre que la qualité de ces films s’en ressente. C’était sans compter le talent du cinéaste. Si le Rêve de Cassandre souffre forcément de la comparaison avec Match Point (son film récent le plus achevé), le film vaut mieux que cela. Cinéaste du pessimisme, Woody traite ici de la famille et des limites que l’on est prêt à franchir pour elle et pour sa propre survie. Ce petit meurtre en famille repose sur la prestation incroyable de Colin Farrell soutenu par Ewan McGregor (son frère à l’écran) et Tom Wilkinson. On n’oubliera pas non plus la musique de Philip Glass qui scène après scène nous glace le sang jusqu’au dénouement final.
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Pas de répliques comiques, pas de blonde affriolante à l'horizon, donc pas de jazz guilleret non plus dans le B.O. C'est pourtant bien du Woody, mais un Woody qui, une fois encore, s'oblige à se renouveler, quitte à se couper en partie de son public habituel. Tant mieux, car cela dit la grandeur d'un artiste passionnant. Et tant pis si tout le monde ne se sent pas obligé, cette fois, de le suivre.
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Avec ce drame aux accents de tragédie classique, Woody Allen clôt sa trilogie londonienne en prolongeant sa réflexion sur des thèmes familiers de son oeuvre : crime et châtiment, arrivisme et culpabilité. En résonance avec Crimes et délits ou Match Point (sans toutefois rivaliser), ce nouveau cru allenien, même mineur, s'avère plus grisant que bien des films à l'affiche.
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Dans Scoop, il rappelait Scarlett Johansson, dont le charme incandescent irradiait Match Point, pour lui offrir un rôle comique dont elle ne savait que faire. Aujourd'hui, dans Le Rêve de Cassandre, c'est l'intrigue de ce premier film britannique qu'il revisite, le dilemme moral de l'arriviste forcé d'en passer par le crime pour se hisser dans la hiérarchie sociale. Il la transpose dans un contexte social différent, celui de la communauté cockney du Sud de Londres, et décide d'impliquer deux frères dans un meurtre plutôt qu'un personnage solitaire. Mais la magie n'opère plus. A telle enseigne que ce film, le quarantième de sa carrière, n'est pas loin d'en être le plus terne.