Toutes les critiques de Moffie

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Voyage au bout de l’enfer pourrait être le sous- titre du nouveau Oliver Hermanus (lauréat de la Queer Palm 2011 avec Beauty). L’enfer vécu par Nicholas un ado, forcé comme les blancs sud- africains de son âge dans les années 80, à accomplir un service militaire de deux ans puis envoyé sur le front au sud de l’Angola pour défendre l’apartheid. Moffie est un récit initiatique à marche forcée entre brimades, insultes, humiliations où règnent en maître un racisme et une homophobie brandies en étendard dans un processus terrible de déshumanisation. Et où Nicholas tente de cacher son amour pour les garçons. Pour traduire la laideur répugnante des situations, Hermanus a privilégié une beauté formelle extrêmement maîtrisée. Ce contraste est aussi puissant que saisissant, comme le mariage entre Full Metal Jacket et Beau travail. Sans être écrasé par ces références, ce qui en dit long sur sa qualité.